Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, lors d’une réunion avec des représentants du personnel de General Electric à Belfort, le 3 juin. / PATRICK HERTZOG / AFP

« Le plan social doit être amélioré. » Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’est rendu à Belfort lundi 3 juin pour évoquer l’avenir industriel du site de General Electric, visé par un vaste plan social annoncé la semaine dernière par le groupe américain. Il y a rencontré des représentants de salariés ainsi que des élus locaux.

« Pour chaque euro d’argent privé qui sera mis dans l’activité aéronautique, je suis prêt à mettre un euro d’argent public pour ouvrir de vraies perspectives de transformation industrielle sur les activités qui paraissent porteuses, a annoncé le ministre peu après son arrivée. J’ai eu l’occasion de dire au président de GE, [Henry Lawrence] Larry Culp, que son plan social doit être amélioré (…). Il est important que General Electric revoie sa copie. »

Il avait plus tôt été accueilli dans la ville sous les huées et les sifflets de centaines de personnes, dont certains « gilets jaunes », qui s’étaient d’abord réunies pour une assemblée générale convoquée par les syndicats du site. « Pour défendre les salariés, pour défendre les retraités, pour défendre les “gilets jaunes”, on est là, même si Macron ne le veut pas », ont scandé les manifestants, au nombre de 700 à 900 selon la police.

« Le gouvernement est le seul à pouvoir nous aider »

Mardi 28 mai, le groupe américain – qui emploie quelque 4 300 salariés à Belfort, dont 1 900 dans son entité gaz – avait annoncé sa volonté de supprimer plus de 1 000 postes en France. Ce plan social concernerait 792 postes dans l’entité qui produit des turbines à gaz et 252 dans d’autres entités consacrées aux « fonctions support ».

« Aujourd’hui, nous sommes là pour une chose : stopper ce plan massif de délocalisations hors de Belfort », avait lancé auparavant, à la tribune de l’AG des syndicats, Philippe Petitcolin (CFE-CGC). « C’est ce que nous allons demander au gouvernement, le gouvernement qui se dit vigilant, le gouvernement qui ne connaît pas le dossier, qui ne connaît pas le marché », avait-il poursuivi.

« Aujourd’hui, le gouvernement est le seul à pouvoir nous aider, le seul à pouvoir négocier avec les patrons de General Electric », avait souligné le syndicaliste, pour qui « supprimer 800 emplois, c’est supprimer le business gaz » de General Electric.