Le magazine Télérama a licencié en mai deux journalistes accusés d’agissements sexistes et de harcèlement sexuel par plusieurs salariés, a confirmé lundi 3 juin le groupe Le Monde, au lendemain de la parution d’un article de Mediapart. Comme l’a rapporté le site d’information, le groupe Le Monde a pris des mesures il y a plus d’un an, à la suite de l’affaire Weinstein, pour combattre les pratiques sexistes et autres actes de harcèlement dans ses différentes rédactions.

Dans le cadre d’une cellule d’écoute, confiée au cabinet Egae, plusieurs salariés de Télérama ont effectué des signalements visant deux journalistes, pour des faits pouvant être assimilés à des agissements sexistes et du harcèlement sexuel. Ces témoignages rapportés à la direction fin février ont entraîné, comme le prévoit le code du travail, l’ouverture d’une enquête interne, menée par la direction des ressources humaines du groupe Le Monde. Une trentaine de salariés ont été interrogés, afin d’établir et de qualifier les actes reprochés à ces deux personnes.

Catherine Sueur, présidente du directoire de Télérama, a détaillé à l’Agence France-Presse :

« A l’issue de cette enquête, qui m’a été remise fin avril, j’ai pris connaissance des faits qui étaient graves, puisqu’il s’agissait d’agissements sexistes, de harcèlement sexuel et, dans un cas, de harcèlement moral également ; et j’ai pris la décision de lancer une procédure disciplinaire, qui s’est soldée par des licenciements. Les victimes ont pris la parole, on a su les écouter et prendre en considération leurs témoignages. »

Les deux journalistes contestent les faits

De leur côté, les deux journalistes mis en cause ont contesté catégoriquement ces accusations auprès du site d’information, et annoncé vouloir saisir la justice pour obtenir gain de cause.

Ces licenciements prononcés en mai ne sont pas liés à l’affaire dite de la Ligue du LOL, un groupe de journalistes et de communicants accusés d’avoir harcelé d’autres personnes sur Internet, principalement des femmes, dans les années 2010.