La tombe de Francisco Franco, dans le mausolée du Valle de los Caidos, à 66 km à l’ouest de Madrid. / Daniel Ochoa de Olza / AP

La Cour suprême espagnole a décidé, mardi 4 juin, de suspendre à titre conservatoire l’exhumation de la dépouille du dictateur Francisco Franco de son mausolée, le temps qu’un recours en justice de la famille puisse être examiné sur le fond.

Cette exhumation, prévue lundi prochain par le gouvernement, est au centre d’un bras de fer judiciaire entre le gouvernement socialiste et les descendants du dictateur qui a dirigé l’Espagne d’une main de fer de 1939 à 1975 et est enterré dans un mausolée pharaonique près de Madrid.

Pour la plus haute instance judiciaire espagnole, cette suspension a pour but d’éviter le « préjudice » qui pourrait être causé à la famille du dictateur, mais aussi à l’Etat si le recours des descendants de Franco était in fine accepté. Ce qui aurait obligé à ramener la dépouille là où elle se trouve actuellement.

Dès son arrivée au pouvoir, en juin 2018, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez avait annoncé qu’il allait retirer la dépouille de Franco du gigantesque mausolée du Valle de los Caidos (« la vallée de ceux qui sont tombés »), à 66 km à l’ouest de Madrid. Mais les descendants du dictateur et le monastère bénédictin qui entretient le mausolée s’opposent à cette exhumation et au transfert des restes de Franco au cimetière – plus discret – du Pardo.

Pourquoi la gigantesque tombe de Franco divise encore les Espagnols
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