Avant les municipales de 2020, le président du Sénat veut lancer « un projet pouvant rassembler la droite et le centre ». / BERTRAND GUAY / AFP

Gérard Larcher a tenté de prendre la main mardi 4 juin en annonçant la tenue en octobre d’une « grande convention nationale » de la droite et du centre, tandis que Les Républicains (LR) divergent sur leur calendrier de sortie de crise après leur déroute aux élections éuropéennes.

L’initiative avait été lancée il y a une semaine par le président du Sénat, avant la démission de Laurent Wauquiez de la présidence de LR. Elle visait à engager « un projet pouvant rassembler la droite et le centre » dans la perspective des élections municipales de 2020, quand M. Wauquiez se donnait encore « trois ans » pour rebâtir LR.

Dans un hôtel proche de la tour Eiffel, M. Larcher a réuni mardi les présidents des groupes parlementaires LR Christian Jacob (Assemblée nationale) et Bruno Retailleau (Sénat) ainsi que des groupes centristes Philippe Vigier (Libertés et Territoires, Assemblée) et Hervé Marseille (Union centriste, Sénat). Le président du Sénat avait également convié les patrons des trois grandes associations d’élus, François Baroin (maires, LR), Dominique Bussereau (départements, ex-LR) et Hervé Morin (régions, Les Centristes) ainsi que les présidents de région issus de la droite et du centre, dont Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez.

« Nous avons unanimement décidé de nous rassembler dans notre diversité pour organiser dès ce mois de juin des conventions régionales, départementales et locales, qui s’achèveront par une grande convention nationale en octobre, avec l’objectif de proposer une grande alternative aux Français », a déclaré M. Larcher à l’issue de la réunion.

« Un défi démocratique »

Des divergences de vues sont apparues au cours de cette réunion, selon des sources concordantes. Mme Pécresse a plaidé pour « refaire l’UMP gaulliste ». Dominique Bussereau s’est prononcé en faveur d’un grand parti ou d’une confédération regroupant droite et centre, hypothèse émise depuis quelques jours par Hervé Morin, mais suscitant les réserves de MM. Wauquiez, Jacob et Retailleau.

« Le sujet n’est pas de ressusciter l’UMP, c’est de réaffirmer la droite dans la durée », a déclaré M. Wauquiez, qui avait mis en garde dans Le Figaro contre l’hypothèse d’un « grand parti mou de centre droit ».

Cette réunion intervient sur fond de crise aux Républicains, dont le président Laurent Wauquiez a démissionné dimanche après le fiasco des européennes. « La situation politique nous place face à un défi démocratique que nous avons décidé de relever ensemble », a expliqué M. Larcher.

Cette « grande alternative » devra « prendre sa source dans les territoires et leurs initiatives », a poursuivi le président du Sénat qui a également annoncé la tenue de réunions « pour faire un point d’étape » au début du mois de juillet et au début du mois de septembre.

« Nous préparerons début octobre cette grande convention nationale et c’est ce soir aussi un appel à tous nos collègues, aux forces vives de ce pays, aux corps intermédiaires, aux associations, pour que cette alternative soit une alternative partagée et qui aille vers l’essentiel : la rencontre et la confiance des Français », a conclu M. Larcher.