Vidéo récupérée par « Mediapart » où apparaissent Alexandre Benalla (avec la capuche) et Vincent Crase au Jardin des plantes, le 1er mai 2018. / HANDOUT / AFP

Un homme, qu’Alexandre Benalla est soupçonné d’avoir interpellé et molesté le 1er mai 2018 au Jardin des plantes, à Paris, a été condamné, mardi 4 juin, à six mois d’emprisonnement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pour des violences envers des policiers, qu’il réfute. La mise à l’épreuve accompagnant ce sursis consiste en une obligation de soins et d’exercer une activité professionnelle. Le prévenu a aussi interdiction de porter une arme pendant cinq ans.

Lors de l’audience, le 2 avril, le parquet avait pourtant requis la relaxe pour ces accusations de violences, ne demandant que deux mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve pour consommation de stupéfiants. Le tribunal correctionnel de Paris a fait droit à certains recours soulevés par la défense en annulant notamment les poursuites liées aux stupéfiants, mais a validé la fiche d’interpellation de cet homme et l’a déclaré coupable de violences.

Le nom d’Alexandre Benalla, ex-collaborateur déchu de l’Elysée, n’avait pas une seule fois été prononcé à l’audience. Pourtant, l’interpellation de Khélifa M. au Jardin des plantes constitue le premier acte de cette journée du 1er mai 2018 qui a précipité la chute de l’ex-chargé de mission.

Mouvement de panique

Plusieurs vidéos montrent Alexandre Benalla avec son acolyte Vincent Crase, alors employé du parti présidentiel La République en marche (LRM), emmener un homme qui vient d’être interpellé, des CRS autour d’eux, dans les allées du Jardin. Pour ces faits, qui précèdent l’affaire de la Contrescarpe, Alexandre Benalla sera mis en examen pour « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique » et « violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours ».

« J’ai apporté mon concours à la force publique pour interpeller un délinquant violent qui venait de commettre un acte grave sur les policiers », des jets de pierre visant des CRS, avait justifié Alexandre Benalla au moment de son interrogatoire.

De son côté, Khélifa M. a toujours nié avoir jeté le moindre caillou en direction de la police. Il explique s’être réfugié au Jardin des plantes pour échapper aux gaz lacrymogènes et au mouvement de panique quand la manifestation a dégénéré. Ses avocates ont fait part aux juges de leur « surprise » et ont annoncé leur intention de faire appel.

Les vidéos de l’interpellation ayant été tournées à 16 h 52 et 16 h 53, alors que les policiers affirment, eux, avoir vu le prévenu lancer un projectile à 17 h 02, le parquet avait requis sa relaxe pour ces violences.

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