Alors que l’agriculture biologique a atteint en 2018 un niveau record en France, le magazine 60 millions de consommateurs, dans son hors-série de juillet-août consacré au « meilleur du bio », met en garde contre les « montagnes de promesses » du secteur qui est « loin d’être sans failles ». Pour en arriver à ces conclusions, le magazine a testé près de 130 produits : du lait, des céréales pour le petit déjeuner, des pommes, du vin, ou encore de la viande.

Déplorant qu’un produit arborant le label AB coûte bien plus qu’un produit conventionnel, le magazine dénonce également « l’argument marketing de poids » qu’est devenu le précieux sésame.

« A l’heure où les scandales alimentaires s’enchaînent, le logo fait figure de Graal. Pourtant il est loin d’être sans failles », souligne la rédactrice adjointe du magazine, Christelle Pangrazzi, citant plusieurs dérives, comme l’exploitation de travailleurs immigrés dans les champs ou l’utilisation de l’huile de palme, autorisée malgré le fait que sa culture participe à la déforestation. Or, ajoute-t-elle, « en optant pour le bio, le consommateur devrait avoir la garantie d’acheter responsable d’un point de vue aussi bien nutritionnel qu’écologique ou éthique ».

« Le Monde »

« Manger exclusivement bio est une utopie »

Le magazine relève ainsi plusieurs points à améliorer : l’utilisation des engrais et des pesticides, l’exploitation intensive, l’impact carbone négatif des fruits hors saison, le fait que certains fruits et légumes bio soient vendus sous plastique… Il rappelle également que « manger exclusivement bio est une utopie, pour des raisons économiques, mais aussi parce que toutes les denrées ne sont pas disponibles ».

Cette étude est publiée alors que mardi, l’Agence bio a fait savoir que 5 000 exploitations agricoles s’etaient converties au bio en 2018, portant leur nombre, en net, à 41 623. Un niveau de recrutement record. Désormais, 9,5 % des fermes françaises sont certifiées bio. En termes de surface, un seuil a aussi été franchi avec 2 millions d’hectares cultivés selon des principes respectueux de l’environnement. Ce qui représente 7,5 % de la surface agricole utile (SAU) française.

Le Monde