Marine Le Pen lors de son discours après la publication des premiers résultats aux élections européennes, dimanche 26 mai 2019, à Paris. / CHARLES PLATIAU / REUTERS

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (ex-Front national), a indiqué, mercredi 5 juin, qu’elle était convoquée par un juge d’instruction en vue d’une mise en examen pour avoir publié en septembre, sur Twitter, une ordonnance judiciaire. La leader d’extrême droite s’estime « persécutée ».

Cette nouvelle mise en examen est consécutive à une précédente, relative à la publication, déjà sur Twitter, de photos d’exactions du groupe Etat islamique (EI). Une « diffusion d’images violentes » punie par la loi, selon l’accusation, et passible de trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Or, le juge chargé de ce dossier avait, lors de son instruction, délivré une ordonnance d’expertise psychiatrique à l’endroit de Mme Le Pen, tel que prévu par les textes en matière de diffusion d’images violentes.

La leader d’extrême droite s’était insurgée contre le procédé, en dénonçant une « méthode » utilisée « dans les régimes totalitaires ». Elle avait en outre déclaré qu’elle ne se rendrait « bien sûr » pas devant l’expert psychiatre. Mais Mme Le Pen avait alors publié, encore sur Twitter, in extenso, le document ordonnant cette expertise.

Expertise psychiatrique

Dans la foulée, une nouvelle enquête a alors été ouverte, confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne, la loi interdisant la publication d’un acte de procédure judiciaire avant une audience publique.

C’est dans ce cadre qu’elle a fait l’objet d’une convocation datée du 23 mai pour première comparution en vue d’une mise en examen, prévue le 16 juillet, selon un document que la présidente du RN a publié mercredi, toujours sur Twitter. Sur le réseau social, Mme Le Pen a commenté :

« La persécution reprend de plus belle ! Je suis donc poursuivie pour avoir révélé la volonté de la justice de me soumettre à une expertise psychiatrique pour avoir dénoncé les atrocités de Daech. Ces dérives deviennent très graves. »

Dans l’affaire de la diffusion des photos d’exactions de l’organisation EI, le parquet a requis, début mars, le renvoi devant un tribunal correctionnel de Mme Le Pen, ainsi que du député RN Gilbert Collard, pour « diffusion d’images violentes ». Il revient désormais à la juge d’instruction d’ordonner ou non un procès pour les deux élus.

La dirigeante du RN est mise en examen dans un autre dossier, celui des emplois présumés fictifs d’assistants parlementaires européens, notamment pour « détournements de fonds publics », aux côtés de plusieurs autres responsables politiques de son parti.