Logo Petrobras, dans une raffinerie à Canoas, au Brésil, le 2 mai. / Reuters Photographer / REUTERS

La Cour suprême du Brésil a débloqué jeudi 6 juin la vente par le groupe pétrolier étatique Petrobras de son réseau de gazoducs TAG au français Engie et au fonds canadien CDPQ pour 8,6 milliards de dollars.

La Cour suprême, statuant en assemblée plénière au terme de trois réunions consécutives, a décidé que toute privatisation d’entreprise d’Etat devait faire l’objet d’un appel d’offres et être approuvée par un vote du Parlement, mais que cette règle ne s’appliquait pas aux filiales de ces entreprises.

Dans la foulée, le juge Edson Fachin a annoncé la levée la suspension de la vente des actifs de Petrobras, qu’il avait ordonnée fin mai à titre conservatoire dans l’attente de cette décision.

La Cour suprême a rejeté un recours intenté par des syndicats de l’industrie pétrolière contre la vente de TAG.

Au cœur du scandale « Lava Jato »

Le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro et son ministre de l’économie Paulo Guedes ont lancé des projets de privatisation et de concessions à grande échelle dans le but de réduire la dette publique du pays. Ces projets auraient été sérieusement ralentis si la Cour suprême avait décidé qu’un vote parlementaire était obligatoire, sans exception, pour toute cession d’actifs appartenant à l’Etat brésilien.

Selon le ministère de l’économie, le Brésil compte 134 entreprises d’Etat, dont 88 ont le statut de filiale. Petrobras compte ainsi 36 filiales, Electrobras 30 et Banco do Brasil 16.

Petrobras espère vendre des actifs pour un total d’environ 27 milliards de dollars afin de réduire son endettement et de se recentrer sur ses activités pétrolières. La vente de TAG est la plus importante cession qu’il ait conclue jusqu’à présent, selon l’agence financière Bloomberg.

Petrobras a été au cœur ces dernières années d’un gigantesque scandale de corruption, révélé par l’opération « Lava Jato » (« lavage express »), et a été touché par la chute des cours du brut.

En 2018, le groupe a toutefois enregistré son premier bénéfice net en cinq ans, de 25,8 milliards de reais (7,06 milliards de dollars au cours moyen de cette année). Et sa dette a baissé de 18 % par rapport à 2017, pour atteindre 69,4 milliards de dollars.