Les footballeuses jamaïcaines à l’entraînement, le 17 mai à Kingston. / ANGELA WEISS / AFP

  • C’est aujourd’hui

Groupe A : France-Corée du Sud, 21 heures. « Je sens mon groupe très serein. Pour ma part, la nuit a été très bonne, comme d’habitude (sourire). Rien à signaler de particulier. Peut-être qu’on peut penser qu’il y a une émotion différente à la veille de l’ouverture du Mondial. » Oui, peut-être, surtout quand on est la sélectionneuse d’une équipe de France qui s’apprête à donner le coup d’envoi de son premier Mondial à domicile. Mais pas quand on s’appelle Corinne Diacre (sourire). A la veille du match, le plus important de ses joueuses (en attendant le prochain), l’entraîneuse a affiché une décontraction non feinte, jeudi devant la presse, en insistant sur un élément important pour la bonne préparation de ses ouailles : « Ne pas jouer le match avant l’heure. » Ce qui est toujours plus facile à dire qu’à faire.

« Vendredi, cela va être notre premier match officiel depuis deux ans. Ce match aura un goût particulier, en plus le stade sera plein. Comment les filles vont réagir, et agir ? Malheureusement, seules elles ont la réponse », a expliqué Diacre d’un ton docte. « On peut anticiper plein de choses mais ça… L’idée c’est de ne pas être dans l’émotion mais dans la performance. » Interrogée dans la foulée sur la formation qu’elle comptait aligner contre la Corée du Sud, la sélectionneuse a botté en touche : « Bonne question mais comme d’habitude je ne répondrai pas. Il y a beaucoup de Coréens dans la salle. Si vous le permettez, je garderai le secret. »

Les Coréens dans la salle, et les autres, ont eu au moins une information : Amandine Henry, au repos depuis quelques jours comme ses camarades Amel Majri et Griedge Mbock, pourra tenir son rang. « Mon dos va beaucoup mieux. Forcément quand on se blesse, on se pose beaucoup de questions. Oui je suis apte à jouer. J’ai hâte », a rassuré la capitaine des Bleues. « Le groupe va bien. J’ai à ma disposition 23 joueuses », a confirmé Corinne Diacre.

Corinne Diacre et Amandine Henry, le 6 juin au Parc des Princes, à Paris. / GONZALO FUENTES / REUTERS

No problemo chez les Bleues, qui profitent de l’instant présent, et du peu de tranquillité qui leur reste avant de retrouver sur la pelouse du Parc des princes des « Guerrières Taegeuk » emmenées par la virevoltante Ji So-yun. Surnommée « Ji Messi », pour sa faculté de dribble, ou « Magneto », en référence à un personnage de BD de la série X Men pour sa capacité à coller au ballon, l’attaquante star de la Corée du Sud (54 buts en 115 sélections) se sait attendue. Mais être comparée à Lionel Messi ne l’enchante guère.

« C’est à cause de ce surnom que je fais face à de violentes critiques lorsque je ne joue pas bien », a-t-elle récemment rappelé lors d’une interview donnée à la FIFA. « Mais je n’y peux rien, c’est que l’on attend mieux de moi. Ça ne me dérange plus maintenant. Cela dit, je préfère être appelée par mon nom plutôt que d’être comparée à un joueur masculin. » Même au quintuple Ballon d’or. Ji So-yun aura en tout cas une petite revanche personnelle à prendre face aux Françaises, puisqu’elle avait assisté, blessée et depuis le banc de touche, à l’élimination des Sud-Coréennes par les Bleues en huitièmes de finale du Mondial 2015.

  • C’est dit

« Il ne faut pas [que les Bleues] portent le poids de la lutte féministe sur leurs épaules. »

Dans un entretien au quotidien Ouest-France, Nathalie Iannetta, journaliste et ancienne conseillère sports du président François Hollande, espère toutefois que « par leurs histoires, leur comportement, certains faits de jeu, les Bleues ou les autres équipes, on aura l’occasion de parler de ce que c’est que d’être une femme, d’être une championne, de faire plusieurs choses à la fois, d’être une femme tout court dans un monde de sportifs ».

  • C’est vu

La reconnaissance, c’est aussi ça : les Américaines, championnes du monde en titre et qui entrent en lice mardi 11 juin contre la Thaïlande, peuvent désormais se réjouir d’être des figurines de baby-foot.

  • C’est bonus

Ephéméride. Le 7 juin, c’est le premier jour de la première Coupe du monde féminine en France, mais c’est aussi, pour d’autres sélections présentes, le jour anniversaire de la naissance, en 1950, du chanteur Johnny Clegg (Afrique du Sud, groupe B), de la mort, en 1954, du mathématicien anglais Alan Turing (Angleterre, groupe C), ou de la fête de l’Indépendance norvégienne (groupe A), qui s’est séparée en 1905 de son « union » avec la Suède (groupe F), qui durait depuis 1814, si nos souvenirs sont bons.

Potlatch. « L’égalité est importante dans tous les domaines, même dans le football. C’est pour ça que je le fais. » Jimmy Durmaz, international suédois et joueur du Toulouse FC, s’est engagé, mercredi à la télévision publique SVT, à reverser les primes perçues avec son équipe nationale pendant les matchs de qualification pour l’Euro 2020 à ses homologues féminines. Linda Sembrant, internationale suédoise et défenseure de Montpellier, s’en félicite : « C’est positif. Il montre qu’il veut mettre la lumière sur le sujet, que l’égalité est super importante, et ça peut avoir pas mal d’écho comme ça vient de lui. »

Cui-cui. Parité toujours. Comme les garçons en 1998 avec l’inoubliable Footix, les filles ont droit en 2019 à leur mascotte ailée. En lisant le communiqué officiel de la FIFA, on apprend même qu’Ettie – c’est son nom – est la fille de Footix. Et, laissons plutôt la parole à la FIFA, que son nom « provient du mot étoile. Cette même étoile que son père Footix a reçu à l’issue de France 1998. Footix l’avait à l’époque lancée aussi loin qu’il a pu dans le ciel afin qu’elle puisse illuminer la nuit, et après quelques années de voyage intersidéral, elle lui revint sous la forme de sa fille, la sémillante et scintillante Ettie. » Pas mieux.

Ettie, mascotte du Mondial 2019. / Eric Gaillard / REUTERS

Défi. Last but not least – à moins que –, les plus fervents passionnés de football au féminin pourront se préparer au déferlement de ballon rond qui s’annonce en revoyant la finale du Mundialito 1984, un tournoi organisé de 1984 à 1988, et qui préfigurait la Coupe du monde féminine créée en 1991. Italie-Allemagne, c’est ci-dessous, dans son intégralité, en format 4/3, et avec les commentaires italiens de l’époque. Ne nous remerciez pas.

[1984-08-26] Mundialito Femminile (Final) // Italy 3-1 West Germany
Durée : 01:30:05