Une station-service à Luanda, en Angola, en novembre 2018. / RODGER BOSCH / AFP

L’Angola, l’un des principaux producteurs de brut d’Afrique subsaharienne, va se doter d’une seconde raffinerie afin de réduire sa dépendance aux importations des dérivés du pétrole et tenter de limiter les pénuries de carburant, a annoncé la Sonangol, la compagnie pétrolière nationale.

« La Sonangol et United Shine ont signé un accord […] pour la construction d’une raffinerie de pétrole brut » dans la province angolaise de Cabinda (nord), selon un communiqué de la société angolaise publié à l’occasion de la conférence « Gaz et Pétrole en Afrique » qui se tenait du mardi 4 au jeudi 6 juin à Luanda. La raffinerie traitera 60 000 barils de brut par jour pour produire des dérivés du pétrole, comme du diesel, de l’essence et du fuel.

La Sonangol a par ailleurs annoncé l’augmentation, d’ici à deux ans et demi, de la capacité de production de la raffinerie de Luanda. Ce projet, conclu avec la société italienne ENI, doit permettre de « quadrupler la production d’essence riche en octane […] afin de réduire les besoins d’importations », selon un autre communiqué de la Sonangol.

Pénuries de carburant

Ces deux initiatives devraient aussi réduire les pénuries de carburant qui paralysent régulièrement l’Angola. « Compte tenu du fait que l’Angola importe environ 80 % des dérivés du pétrole qu’il consomme par manque de capacité de raffinage, l’exécutif a fait de la construction » de raffineries l’une de ses priorités, a déclaré le président Joao Lourenço lors de la conférence à Luanda.

L’Angola produit plus de 1,4 million de barils de brut par jour, juste derrière le Nigeria. Mais comme le pays ne dispose actuellement que d’une raffinerie, l’essentiel de son brut est raffiné à l’étranger. Depuis la chute en 2014 des cours du pétrole, principale ressource du pays, l’économie de l’Angola peine à se relever. La Sonangol rencontre elle-même de sérieuses difficultés financières.

Joao Lourenço, qui fait souffler un vent nouveau sur l’Angola depuis son arrivée au pouvoir en 2017, s’est fixé comme objectif de relancer l’économie du pays.