Le « Andrea Victory », l’un des quatre navires endommagés lors d’« un acte de sabotage », le 13 mai  près du port de Foujeyra (Emirats arabes unis). / Satish Kumar Subramani / REUTERS

Une enquête multinationale sur le sabotage, le 12 mai, de quatre pétroliers a conclu à la responsabilité probable d’un « acteur étatique », mais aucune preuve ne permet à ce stade de dire qu’il s’agit de l’Iran, ont annoncé jeudi 6 juin les Emirats Arabes Unis.

Ces investigations ont été menées par les Emirats avec le concours de l’Arabie saoudite et de la Norvège. Ses résultats préliminaires ont été présentés dans la journée aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies lors d’une réunion informelle organisée par la mission émiratie auprès de l’ONU.

Les Etats-Unis ont accusé Téhéran d’être « très vraisemblablement » derrière ces sabotages, au moyen présumé de mines iraniennes et avec l’objectif selon eux de faire monter les prix du pétrole, alors que Washington tente d’empêcher la République islamique d’exporter son pétrole avec des sanctions. L’Iran a rejeté toute implication.

« De fortes capacités opérationnelles »

Les quatre navires – deux bateaux battant pavillon saoudien, un sous pavillon norvégien et un sous pavillon émirati – ont été endommagés par des explosions survenues dans les eaux territoriales émiraties, près du port de Foujeyra.

« Bien que les investigations soient toujours en cours, il y a de fortes indications que les quatre attaques sont intervenues dans le cadre d’une opération sophistiquée et coordonnée menée par un acteur doté de fortes capacités opérationnelles », insiste un communiqué conjoint des Emirats, de l’Arabie et de la Norvège.

Selon les premières conclusions, il est « très probable » que les sabotages aient été commis au moyen de mines Limpet, posées grâce à des aimants sur la coque des navires par des plongeurs ayant utilisé des vedettes rapides. Il fallait des capacités de renseignement pour choisir les cibles alors que les navires n’étaient pas positionnés au même endroit, estiment les Emirats.

« Les investigations vont se poursuivre »

Selon des diplomates, un éventuel rôle de Téhéran dans ces actes de sabotage n’a pas été évoqué lors de la réunion du Conseil de sécurité.

Pour l’ambassadeur saoudien à l’ONU, Abdallah Al-Mouallimi, « l’Iran porte sur ses épaules la responsabilité des attaques ». Après les sabotages, Riyad avait affirmé que celles-ci avaient porté atteinte à la sécurité de la navigation internationale et des approvisionnements en pétrole, nécessitant des décisions de l’exécutif onusien.

« On ne doit pas se précipiter sur des conclusions », a souligné devant des journalistes l’ambassadeur russe adjoint Vladimir Safronkov : « les investigations vont se poursuivre. » Les tensions entre l’Iran et les Etats-Unis n’ont cessé de monter depuis le retrait unilatéral américain en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015.