Le président du Venezuela Nicolas Maduro a ordonné vendredi 7 juin la réouverture de la frontière avec la Colombie dans l’Etat de Tachira (ouest), près de laquelle la communauté internationale avait massé son aide humanitaire refusée par Caracas.

« En vertu du plein exercice de notre souveraineté, j’ai ordonné l’ouverture aux passages frontaliers avec la Colombie dans l’Etat de Tachira, à compter de ce samedi », a indiqué le chef de l’Etat sur Twitter.

Le dirigeant n’a pas précisé si les ponts frontaliers seraient également autorisés pour les transports, qui y sont interdits depuis août 2015 après que deux soldats vénézuéliens ont été blessés par de présumés passeurs.

M. Maduro avait ordonné la fermeture totale des frontières terrestres avec le Brésil et la Colombie ainsi que des liaisons maritimes et aériennes avec les Antilles néerlandaises en février, quelques jours avant l’entrée annoncée de l’aide humanitaire en provenance des Etats-Unis et sous l’égide de l’opposant Juan Guaido, et qui était prévue pour le 23 février. L’armée, soutien de Nicolas Maduro, avait bloqué les ponts frontaliers et empêché l’entrée des cargaison, et des violences avaient fait sept morts.

« Invasion étrangère »

M. Guaido, président de l’Assemblée nationale contrôlée par l’opposition, s’est autoproclamé président de la République et a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont Washington. Il voulait faire entrer des vivres et des médicaments dans le pays plongé dans une grave crise économique et sociale. Nicolas Maduro, de son côté, qui dit le Venezuela victime de la « guerre économique » livrée par les Etats-Unis, estime que cette aide n’était qu’un écran de fumée pour préparer une « invasion étrangère ».

Le 10 mai, le gouvernement vénézuélien avait déjà décidé de rouvrir sa frontière terrestre avec le Brésil et la voie maritime avec Aruba, mais pas avec d’autres îles des Antilles néerlandaises comme Bonaire et Curaçao.

Les relations entre le Venezuela et la Colombie, qui partagent une frontière de 2.219 kilomètres, ont été rompues le 23 février, après le soutien apporté par le président colombien Ivan Duque à Juan Guaido.

De nombreux Vénézuéliens traversent la frontière tous les jours illégalement par des voies de traverse pour s’approvisionner en Colombie, en raison de la grave pénurie de produits de première nécessité.

Par ailleurs, le département d’Etat américain a annoncé vendredi que Washington reconnaissait l’extension de la validité de passeports vénézuéliens expirés, répondant ainsi à une demande de nombreux Vénézuéliens se trouvant dans une impasse administrative depuis la rupture des relations diplomatiques entre Washington et Caracas.