« Il faut que tu respires ». / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

LE MATCH À NE PAS RATER. « A chaque fois que quelqu’un est en finale ici, c’est contre Rafa ». Dominic Thiem le sait, pour espérer brandir, dimanche 9 juin, sa première coupe des Mousquetaire, il lui faudra passer un cap. Mieux, un pic, voire un inaccessible sommet. De l’autre côté du filet, en finale de Roland-Garros, onze titres Porte d’Auteuil vous contemplent.

Cette année, pas de « j’ai un plan ». S’il est convaincu de pouvoir l’emporter face à Rafael Nadal, l’Autrichien le claironne moins. Un an après avoir sèchement échoué face au boss final du grand jeu qu’est Roland-Garros, le voilà de retour. Avec de nouvelles cordes à son arc, et la force de l’expérience.

« Je l’ai battu à Barcelone cette année (fin avril), donc je vais essayer de m’en inspirer, a-t-il soufflé après son marathon contre Novak Djokovic, sa première victoire en cinq sets Porte d’Auteuil. J’aborde [cette finale] dans un état d’esprit positif. » Car depuis quatre ans, la petite musique se répète. Invariablement, une fois par an, « Dominator » fait mordre la poussière à « Rafa » sur sa surface fétiche.

« Je le vois comme un candidat à la victoire finale à Roland-Garros dans les quatre ou cinq prochaines années », relatait à propos de l’Autrichien le toro de Manacor en 2016. Une maturité autour de 2020, donc. Mais rien n’empêche Thiem de devancer l’appel.

A Roland-Garros, en quatorze participations avant cette édition, Nadal n’a cédé que trois fois. Deux défaites, Soderling en 2009 et Djokovic en 2015, et un forfait (2016). Dominic Thiem se verrait bien être le quatrième. Quatrième, c’est justement son rang dans la hiérarchie mondiale. Le premier de tous les autres, derrière les Inatteignables « Roger-Rafa-Djoko ». Après avoir fait mordre la poussière au Serbe en demi-finales, il mettrait bien à terre - cette terre battue devenue son jardin - le Majorquin. « Le truc, c’est que nous, les jeunes joueurs, pour [gagner un Grand Chelem], on doit battre en chemin deux de ces monstres qui ont gagné au moins 15 Grands Chelems, a-t-il confié, plus tôt dans la quinzaine. Rien que pour ça le défi est immense… » Et s’il le relevait ?

Rafael Nadal (Espagne) - Dominic Thiem (Autriche), court Philippe-Chatrier, 15 heures

À VOIR AUSSI. Il y a encore une Française à Roland-Garros. Si la paire Chhardy-Martin n’est pas parvenue à succéder à leurs compatriotes Mahut-Herbert (voir ci-dessous), Kristina Mladenovic est encore en course pour espérer décrocher un deuxième titre Porte d’Auteuil… en double.

Après son sacre en 2016 aux côtés de Caroline Garcia, la Bleue affronte le duo chinois Yingying Duan et Saisai Zheng avec son amie Timea Babos comme partenaire. Déjà assurée de devenir n° 1 mondiale en double, Mladenovic aspire à soulever un second trophée.

Yingying Duan et Saisai Zheng (Chine) contre Timea Babos (Hongrie) et Kristina Mladenovic (France), court Philippe-Chatrier, 11 h 30

  • La femme du jour : Ashleigh Barty

Quand vous avez remporté Roland-Garros et initié dans votre Australie natale un hashtag #BartyParty histoire de célébrer votre titre, vous êtes à n’en pas douter la femme du jour.

  • La phrase du jour

« Il n’y a pas de règles. C’est ce qu’on m’a expliqué hier pendant le premier set. Tant qu’il n’y a pas d’objets volants qui arrivent sur le court, on est bons. J’ignorais qu’un parapluie, qui s’est envolé dans le premier jeu du match, n’était pas un objet volant. »

Novak Djokovic était amer. Après sa défaite en deux jours et cinq sets face à Dominic Thiem, le « Djoker » a dit adieu à son rêve de « Novak slam », réitérer l’enchaînement des quatre titres du Grand Chelem - ce qu’il a fait entre 2015 et 2016. Incapable de développer son jeu dans les bourrasques, le joueur a demandé vendredi à reporter la rencontre, longtemps en vain.

S’il a mécaniquement renvoyé vers l’organisation les questions concernant les conditions du report, Djokovic raconté son match. « Quand vous jouez dans une sorte de tempête, c’est dur d’être à votre meilleur niveau. Dans de pareilles conditions, c’est de la survie. Essayer de tenir votre service, et de jouer une balle de plus que l’autre. » A son grand désarroi, à ce petit jeu-là, c’est lui qui s’est fait emporter par le vent.

  • L’image du jour

La paire allemande Kevin Krawietz et Andreas Mies a poussé le mimétisme jusqu’à s’effondrer sur le court de façon synchronisée après sa victoire face à Jérémy Chardy et Fabrice Martin (6-2, 7-6). Les Français, pour leur toute première finale de Grand Chelem, ne sont donc pas parvenus à succéder à un autre duo français, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, vainqueur Porte d’Auteuil l’année dernière.

  • Le score et le record du jour

Momentanément hier, Wikipedia avait déjà mis à jour le palmarès 2019 du simple messieurs de Roland-Garros en recensant une victoire en cinq sets d’un certain Belge, Robin Dupont, face à l’Autrichien Julien Köhler, tout aussi anonyme, sur le score plutôt décousu de 6-0, 6-0, 2-6, 1-6, 48-46. Gageons que Rafael Nadal et Dominic Thiem essaieront de clore les débats avant d’en arriver à un tel dénouement dans le dernier set ce dimanche.

  • Le programme de dimanche 9 juin

Ne manquez rien des tableaux masculin et féminin.

Court Philippe-Chatrier

Yingying Duan et Saisai Zheng (Chine) contre Timea Babos (Hongrie) et Kristina Mladenovic (France), à 11 h 30

Rafael Nadal (Espagne) - Dominic Thiem (Autriche), à 15 heures