Des manifestants réclament la libération de l’ex-président brésilien Lula, lundi 10 juin devant le ministère de la justice, à Brasilia. / EVARISTO SA / AFP

Au lendemain des révélations qui ont jeté le doute sur l’enquête anticorruption « Lava Jato » (lavage express), la Cour suprême du Brésil a décidé, lundi 11 juin, de rouvrir le débat sur la demande de libération de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva. Ses avocats avaient intenté un recours contre un rejet de leur demande de libération, prononcé par un tribunal brésilien.

L’ex-président (2003-2010), 73 ans, purge depuis avril 2018 une peine de huit ans et dix mois de prison pour l’obtention d’un triplex sur la côte pauliste en guise de pot-de-vin de la part d’une entreprise de BTP en échange de contrats avec le groupe pétrolier étatique Petrobras.

Le juge Mendes décidera par ailleurs, selon la presse, de débattre, le 25 juin, d’un autre recours des avocats de l’ancien chef d’Etat. Ce recours met en doute l’impartialité de l’ex-juge Sergio Moro, qui a condamné Lula en première instance en 2017, et qui a été nommé ministre de la justice et de la sécurité publique en janvier par le président d’extrême droite, Jair Bolsonaro.

Les procureurs accusés de « tromperie systématiques »

Dimanche, le site d’investigation The Intercept a lancé de lourdes accusations de partialité politique après avoir eu accès à un grand volume de messages privés échangés entre les procureurs et le juge Moro, chargés de « Lava Jato », obtenus grâce à « une source anonyme ». Les responsables, accusés de « tromperies systématiques » et de « manque d’éthique », auraient conspiré pour empêcher Lula de se représenter à la présidentielle de 2018, pour laquelle les sondages le donnaient largement vainqueur et finalement remportée par Jair Bolsonaro.

Lula, icône de la gauche latino-américaine, s’est toujours dit innocent et victime d’une machination politique destinée à lui barrer la route de l’élection.