Lors d’une manifestation de la CFTC à l’usine Dim d’Autun (Saône-et-Loire). / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Cyril Chabanier va succéder à Philippe Louis, en novembre prochain à la présidence de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). La nouvelle n’est pas officielle mais, selon nos informations, l’affaire est pliée. Du 5 au 8 novembre, la centrale chrétienne va tenir son congrès confédéral à Marseille. Des assises qui marqueront aussi le centenaire de la fondation, en 1919, de la CFTC. A cette occasion, l’actuel président, Philippe Louis, élu en novembre 2011 au congrès de Poitiers et réélu en novembre 2015 au congrès de Vichy, va passer la main. Il a choisi pour lui succéder Cyril Chabanier, le président de la fédération de la protection sociale et de l’emploi.

Signe qui ne trompe pas, lors du conseil confédéral qui s’est tenu mercredi 12 et jeudi 13 juin, c’est Cyril Chabanier qui a présenté la motion d’orientation, fixant les grandes lignes de la stratégie de la centrale pour les quatre ans à venir, qui sera débattue au congrès de Marseille. Ce texte sera envoyé début juillet aux syndicats, qui pourront l’amender avant un nouveau conseil confédéral les 11 et 12 septembre où devraient être officialisés la candidature de Cyril Chabanier ainsi que les noms des candidats aux postes de secrétaire général et de trésorier. L’histoire de la CFTC montre qu’il peut y avoir des surprises. En novembre 1981, le candidat pressenti pour succéder à Jacques Tessier, Pierre Boisard, n’avait pas été retenu et c’est Jean Bornard qui avait été élu. Mais la répétition d’un tel accident est fort peu probable.

Un quadra discret et « très ouvert »

Originaire de Marseille, et supporteur de l’OM, Cyril Chabanier est un quadra discret. Marié, sans enfants, il a aussi l’image d’un militant de terrain plutôt dynamique. « Ce n’est pas un partisan d’un repli identitaire sur le catholicisme traditionnel », souligne un responsable du syndicat, qui n’est même pas sûr que le futur président soit très croyant. « Il est très ouvert », ajoute-t-il. En 2016, lors d’un congrès de sa fédération à Touques (Calvados), celui qui en était alors le secrétaire général avait fait part de son sentiment sur la loi El Khomri et le code du travail : « Nous ne souhaitons pas le retrait pur et simple du texte, avait-il affirmé. Tout n’est pas à jeter dans ce texte, mais il faut faire des modifications. » « Nous faisons partie des réformistes », avait-il martelé.

Plus récemment, en avril, Cyril Chabanier s’est exprimé sur le grand débat en se déclarant « surpris de la volonté de l’ensemble des représentants de rechercher le consensus ». « Nous sommes entrés dans le grand débat, nous avons joué le jeu, mais ne nous serons pas de simples cautions, avait-il prévenu. Nous resterons attentifs. Car si certaines décisions rapides peuvent être prises par décrets, d’autres devront être soumises au dialogue social. »

Pour préparer son intronisation à Marseille, Cyril Chabanier a participé à plusieurs congrès d’unions départementales où il a fait connaître son intérêt pour le poste de président. Pour le centenaire de la CFTC, la CFDT avait proposé qu’il y ait une célébration commune mais la centrale chrétienne a décliné. Question d’identité.