A Madrid, en 2011, Juan José Cobo soulève le trophée de la Vuelta, entre Bradley Wiggins (à gauche) et Christopher Froome. / JAIME REINA / AFP

Cela ne rendra pas à Christopher Froome ses rêves de cinquième Tour de France, envolés mercredi 12 juin près de Roanne dans une violente chute à l’entraînement, en marge du Critérium du Dauphiné. Mais le Britannique devrait récupérer sur tapis vert un septième grand tour, le Tour d’Espagne 2011, après l’annonce de la suspension pour dopage du vainqueur, Juan José Cobo.

L’ancien coureur espagnol a été trahi par son passeport biologique - un outil de détection du dopage sanguin -, que la CADF, le bras antidopage de l’Union cycliste internationale, a jugé anormal sur les saisons 2009 et 2011.

A moins d’un appel réussi devant le Tribunal arbitral du Sport, Cobo, retraité des pelotons, sera suspendu trois ans et sa victoire sur la Vuelta 2011 lui sera retirée. En effet, le délai de prescription en vigueur à l’époque - huit ans - n’est pas expiré.

Cobo et Froome, surprises de la Vuelta 2011

En 2011, Cobo, membre de l’équipe Geox, héritière de la sulfureuse Saunier-Duval, avait surpris tous les observateurs en remportant la Vuelta, se montrant souverain en montagne. A 30 ans, il n’avait jamais été aussi fort.

Son dauphin n’était pas moins surprenant : Christopher Froome, 26 ans, n’avait à l’époque aucune référence à ce niveau. L’équipe Sky cherchait à s’en débarrasser lorsqu’il avait explosé sur le Tour d’Espagne, où il était censé se mettre au service de son leader Bradley Wiggins.

Froome et Cobo s’étaient finalement livrés des duels mémorables dans des ascensions raides, caractéristiques du Tour d’Espagne, développant des puissances spectaculaires pour l’époque. A Madrid, Froome avait échoué à 13 secondes seulement de Cobo.

Le natif de Nairobi devrait ainsi devenir, dans l’histoire du cyclisme, le premier Britannique vainqueur d’un grand tour, délogeant son ancien coéquipier Bradley Wiggins, lauréat du Tour 2012. Il grimperait aussi dans la hiérarchie des vainqueurs de grand tour, rejoignant Fausto Coppi, Miguel Indurain et Alberto Contador, et seulement devancé par les monstres sacrés du sport : Eddy Merckx (11), Bernard Hinault (10) et Jacques Anquetil (8).

Toujours en soins intensifs

C’est sur son lit d’hôpital que Christopher Froome a dû apprendre la nouvelle. Il était jeudi en soins intensifs au CHU de Saint-Etienne, pour encore 48 heures, a déclaré à l’AFP le Pr Rémi Philippot, qui l’a pris en charge mercredi soir.

Le quadruple vainqueur du Tour de France a pu discuter avec le professeur qui l’a opéré dans la soirée d’une fracture complexe ouverte du fémur droit. Il a également été opéré du coude droit.

Sa reprise de la compétition est attendue pour la saison 2020.