Le journaliste militant Taha Bouhafs, 22 ans, interpellé mardi 11 juin alors qu’il couvrait une manifestation de soutien à des travailleurs sans papiers à Alfortville, dans le Val-de-Marne, s’est vu remettre mercredi une convocation pour être jugé pour « outrage et rébellion sur une personne dépositaire de l’autorité publique » le 25 février 2020 au tribunal de Créteil, a-t-on appris auprès du parquet.

Il a été interpellé mardi aux alentours de 17 heures devant les locaux de Chronopost à Alfortville, où se déroulait un rassemblement de soutien à des travailleurs sans papiers. Selon une source policière, alors que le rassemblement avait débuté dans le calme, en milieu d’après-midi, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour empêcher des manifestants d’entrer dans l’entreprise.

Mise sous scellés du téléphone portable

M. Bouhafs est connu pour avoir filmé Alexandre Benalla en train de malmener un couple place de la Contrescarpe à Paris le 1er mai 2018.

Son avocat, Me Arié Alimi, a annoncé avoir déposé plainte pour violences par une personne dépositaire de l’autorité publique. « Outre des blessures plus superficielles, les violences causées par les fonctionnaires de police au cours de l’interpellation ont causé un déboîtement de l’épaule gauche de M. Bouhafs », a-t-il précisé.

M. Alimi s’est aussi insurgé contre la mise sous scellés du téléphone portable avec lequel son client avait filmé son arrestation. Dans un communiqué, le site d’informations Là-bas si j’y suis, qui emploie M. Bouhafs, a dénoncé une « interpellation abusive ».

« Tout au long de son interpellation, Taha Bouhafs a fait état de sa qualité de journaliste en exercice », précise le communiqué, ajoutant que M. Bouhafs avait entièrement filmé son interpellation.