L’actuel président argentin Mauricio Macri, à Buenos Aires, le 6 juin. / JUAN MABROMATA / AFP

Un ancien ministre de l’économie, un ex-chef du gouvernement associé à l’ex-présidente Cristina Kirchner et le chef de l’Etat sortant de centre droit Mauricio Macri seront les trois principaux candidats de la présidentielle du 27 octobre en Argentine. La date limite d’enregistrement des alliances électorales pour ce scrutin était fixée à mercredi 12 juin.

M. Macri avait annoncé la veille le choix de son candidat à la vice-présidence, le péroniste Miguel Angel Pichetto, rompant ainsi avec sa doctrine qui l’avait conduit à tenir à l’écart les péronistes de son gouvernement. La volonté d’élargir la coalition gouvernementale a primé.

Particularité de cette présidentielle, le mouvement péroniste qui a gouverné l’Argentine de 1989 à 1999 et de 2002 à 2015 est scindé en trois et présent dans chacune des formules électorales. Roberto Lavagna, un ancien ministre de l’économie de l’ex-président de gauche Nestor Kirchner (2003-2007), a formalisé mercredi sa candidature.

A plus de quatre mois du scrutin, le binôme formé par l’ex-chef du gouvernement Alberto Fernandez et Cristina Kirchner est le mieux placé dans les intentions de vote. M. Fernandez, qui a été le chef du gouvernement de Nestor puis de Cristina Kirchner entre 2003 et 2008, jure qu’il a rompu avec les politiques de gauche suivies par le passé et qu’il s’est recentré.

« Une course avec deux chevaux »

A la surprise générale, car elle était en tête des sondages, Mme Kirchner avait fait savoir, le 18 mai, sa mise en retrait de la course, laissant Alberto Fernandez briguer le fauteuil de président qu’elle a occupé de 2007 à 2015. Mise en examen dans plusieurs affaires de corruption, l’ex-présidente conserve une influence déterminante sur le parti Unité citoyenne qu’elle a fondé et qui a investi M. Fernandez.

Une incertitude subsistait mercredi : Sergio Massa, arrivé troisième du dernier scrutin présidentiel, en 2015, n’a pas encore fait connaître son positionnement. En s’élargissant au péronisme, la coalition gouvernementale « Cambiemos » (Changeons) change de nom et s’appellera désormais « Ensemble pour le changement ».

« La présidentielle se résume à une course avec deux chevaux, Macri et Fernandez », estime l’institut d’études Eurasia Group, Roberto Lavagna ne semblant pas en mesure de se qualifier pour le second tour de l’élection.

Tous les partis participent le 11 août à des primaires obligatoires qui donnent généralement une idée des forces en présence. Le premier tour de la présidentielle aura lieu le 27 octobre, le second est programmé pour le 24 novembre.