De nombreux services d’urgence des hôpitaux sont en grève depuis plusieurs mois. / AURORE MESENGE / AFP

Le gouvernement va débloquer immédiatement 70 millions d’euros pour tenter d’apaiser les personnels des services d’urgences mobilisés depuis trois mois, a annoncé le ministère de la santé, vendredi 14 juin, à l’issue d’une réunion avec les représentants du secteur. Une large part de ce montant (55 millions) sera consacrée à la généralisation et à la revalorisation d’une prime « de risque de 118 euros bruts (100 euros nets mensuels) », versée dès juillet « à tous les professionnels des services d’urgence (hors médecins) », soit 30 000 personnes, a précisé le ministère.

La ministre a annoncé ses mesures à l’issue d’une réunion avec les cinq principaux syndicats des hôpitaux publics (CGT, FO, CFDT, SUD, UNSA), les trois grandes fédérations d’établissements (FHF, FHP, Fehap), l’Ordre des médecins et celui des infirmiers. L’emblématique Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), était également invité à la table, ainsi que deux membres du collectif Inter-Urgences, à l’origine du mouvement parti de la capitale mi-mars et qui n’a cessé de s’étendre depuis : selon cette coalition informelle, 101 services étaient en grève jeudi.

Le conflit a franchi un palier fin mai, lorsque des soignants de Lons-le-Saunier (Jura) ont été réquisitionnés à leurs domiciles pour pallier l’absence de leurs collègues en arrêt-maladie. Depuis, des équipes entières se sont fait porter pâles à Paris et à Bordeaux.

La semaine dernière, Mme Buzyn avait tenté de désamorcer la crise en promettant une « stratégie d’ensemble », ainsi que des primes pour les personnels et des crédits pour les travaux nécessaires. Des mesures aussitôt jugées « insuffisantes » par les professionnels concernés, qui réclament davantage d’effectifs et de lits d’hospitalisation pour désengorger les urgences.