Un « gilet jaune » brandit un portrait d’Emmanuel Macron, lors d’une manifestation le 1er juin, à Paris. / Francois Mori / AP

Plus d’un millier de « gilets jaunes » se sont rassemblés samedi 15 juin, à Toulouse, avant d’être rapidement dispersés par les forces de l’ordre, qui ont chargé quelques minutes après le départ du cortège. Comme pour Montpellier la semaine dernière, un appel avait été lancé sur les réseaux sociaux pour faire de Toulouse la « capitale » nationale du mouvement pour ce XXXIe acte.

« On avançait joyeusement, on chantait, et d’un coup des dizaines de policiers se sont ruées sur nous, arrachant les banderoles et matraquant les manifestants en tête du cortège », raconte Bastien, les yeux rougis. Plusieurs autres manifestants ont livré un récit similaire. En quelques secondes, sous un épais nuage de gaz lacrymogène, le cortège s’est dispersé. Des passants, dont des familles avec enfants, paniqués, ont couru se réfugier dans les commerces environnants.

« Pourquoi tant de violence ? »

Mireille et son mari, tous les deux retraités et « gilets jaunes » de la première heure, sont choqués. « Je n’ai raté aucune manifestation depuis le début du mouvement [le 17 novembre], mais en général je me retire vers 16 heures, avant le début de la castagne », dit la septuagénaire, une canne à la main.

« Qu’est-ce qu’ils nous veulent ? Pourquoi tant de violence ? », s’émeut-elle, encore essoufflée d’avoir couru pour se mettre à l’abri. Comme à l’accoutumée dans la ville, la manifestation n’avait pas été déclarée.

Sur la terrasse d’un café, un serveur s’emploie frénétiquement à nettoyer tables et chaises aspergées de peinture jaune. A côté, un magasin de chaussures tire son rideau de fer. Pourtant, ce samedi se tient à Toulouse une grande braderie des boutiques du centre-ville, destinée justement à redynamiser leur activité, durement touchée par le mouvement des « gilets jaunes ».

La préfecture a une nouvelle fois interdit aux manifestants l’accès à la place du Capitole, où va être retransmise ce soir, sur écran géant, la finale du Top 14 entre le Stade toulousain et l’ASM Clermont Auvergne. La Ville rose inaugure également ce samedi une esplanade Johnny Hallyday devant le Zénith de Toulouse en présence de la veuve du chanteur, Laeticia, et ses deux filles Jade et Joy.