Si le ministre de l’intérieur réfute l’idée d’instaurer des quotas sur le droit d’asile « contraires à nos engagements internationaux – et à mon éthique personnelle », il n’exclut pas que la question soit posée pour « dans le cadre du débat pour d’autres modes d’immigration légale », dans une interview au Journal du Dimanche le 16 juin.

Concernant les « autres modes d’immigration légale », Christophe Castaner ne précise pas quel type d’immigration pourrait être concerné (familiale, économique, étudiante…).

Le sujet avait déjà été abordé mercredi par le premier ministre Edouard Philippe, qui a annoncé dans son discours de politique générale à l’Assemblée que le gouvernement organiserait « chaque année un débat au Parlement » sur la politique d’asile et d’immigration. Le premier aura lieu en septembre.

Rejetant que ce soit une « mesure de droite », Christophe Castaner déclare : « J’assume que n’importe qui ne puisse pas rester en France sans y être autorisé, j’assume aussi une politique pour que n’importe qui ne puisse pas entrer sur notre territoire. »

Castaner privilégie la « qualité de l’intégration »

En janvier, le président Emmanuel Macron avait de son côté, dans sa Lettre aux Français, évoqué l’idée d’« objectifs annuels » migratoires qui pourraient être fixés par le Parlement, sans toutefois évoquer le terme de quotas.

Dans son interview au JDD, M. Castaner rappelle qu’un rapport sur les quotas rédigé en 2009 par Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, avait « conduit à écarter cette idée ». La « commission Mazeaud sur les quotas d’immigration » en France, qui avait été initiée par le ministre de l’intérieur de l’époque, Brice Hortefeux, avait en effet jugé ces quotas « inefficaces », « irréalisables ou sans intérêts ». Elle avait aussi estimé que ce mécanisme était synonyme de « fixation unilatérale et opportuniste de contingents d’entrée ».

« Veillons aussi à ce que le débat sur l’immigration ne se focalise pas que sur le nombre d’immigrés : parlons aussi de la qualité de l’intégration, c’est prioritaire », insiste également Christophe Castaner. Il n’estime cependant pas nécessaire une nouvelle loi sur l’immigration. « Il faut utiliser tous les outils dont nous disposons. Par exemple, notre objectif était d’instruire les demandes d’asile en six mois au maximum. Nous n’y sommes pas encore. »

Christophe Castaner rappelle aussi que « les éloignements ont augmenté de 14 % » et qu’il « faut faire encore mieux ». « En même temps, le nombre de demandes d’asile acceptées n’a jamais été aussi élevé – je le signale aux bonnes âmes qui nous donnent des leçons. »