Les salariés de General Electric à Belfort veulent éviter un plan social qui supprimerait 800 emplois sur leur site. / PATRICK HERTZOG / AFP

Ils ne veulent pas de ce plan social et sont bien décidés à le faire entendre jusqu’au bout. Plusieurs centaines de salariés de General Electric ont empêché, lundi 17 juin au matin, la tenue à Belfort de la première réunion d’information sur le plan social qui doit frapper de plein fouet le site.

Antoine Peyratout, directeur général de GE Power, a regretté, sous les huées de salariés, que n’ait pas pu se tenir « un débat serein et constructif » et a annoncé la convocation d’une nouvelle réunion dans les prochains jours. Celle-ci doit se tenir vendredi 21 juin, selon un porte-parole du site.

« Aujourd’hui, c’est la première bataille, on voit qu’on a des armes, que vous êtes avec nous », a lancé aux salariés Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC, les exhortant à « faire plier » GE. « La première bataille est gagnée », a ajouté Francis Fontana, délégué SUD-Industrie.

Il y a dix jours, les salariés avaient empêché pendant plusieurs heures le départ d’une turbine à gaz de l’usine de Belfort pour protester contre ce vaste plan social, qui doit conduire à la suppression de 1 050 emplois en France, dont 800 dans l’entité belfortaine produisant des turbines à gaz.

« Effets dévastateurs »

Ce lundi, l’intersyndicale CFE-CGC - CGT - SUD a également adressé une lettre ouverte au président de la République, Emmanuel Macron, dans laquelle elle dénonce « la mort annoncée de l’entité gaz, aux effets dévastateurs pour le bassin d’emplois de Franche-Comté ». Elle « appelle à l’action de l’Etat pour contraindre General Electric à respecter ses engagements fixés dans l’accord de 2014, contrepartie conditionnant le rachat de la branche énergie d’Alstom ».

L’acquisition du pôle énergie d’Alstom s’était accompagnée de la promesse de GE, restée non tenue, de créer 1 000 emplois nets en France d’ici à la fin de 2018. Dans son courrier, l’intersyndicale demande aussi à l’Etat de contraindre GE à « s’engager en termes d’investissement et de créations d’emplois sur les axes de diversification (après-vente turbines à gaz, aviation, hydrogène, nucléaire) ».

Les syndicats déplorent le « silence radio » du gouvernement depuis la visite du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, à Belfort le 3 juin, et l’appellent à prendre ses responsabilités dans le « désastre actuel ». Les syndicats de General Electric Belfort et les élus locaux doivent organiser un « grand rassemblement » le 22 juin à 14 heures à Belfort, en soutien aux salariés du site. GE emploie quelque 4 300 salariés à Belfort, dont 1 900 dans l’entité qui fabrique des turbines à gaz.