Les parents d’Alexia Daval assistent à cette reconstitution qui doit lever les toutes dernières zones d’ombre de cette affaire. / SÉBASTIEN BOZON / AFP

Ce pourrait être la dernière étape avant la cour d’assises : Jonathann Daval participe depuis 5 heures du matin, lundi 17 juin, à Gray-la-Ville, en Haute-Saône, à la reconstitution du meurtre d’Alexia Daval, son épouse, dont il a avoué être l’auteur.

Les parents d’Alexia Daval, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ainsi que son beau-frère Grégory Gay, sont arrivés sur place, entourés de leurs avocats, pour assister à cette reconstitution qui doit lever les toutes dernières zones d’ombre de cette affaire.

Zones d’ombre

Deux points essentiels restent à éclaircir : Jonathann Daval, qui a reconnu avoir étranglé sa femme et a été mis en examen pour « meurtre sur conjoint », reconnaîtra-t-il aussi avoir tenté de brûler son corps, ainsi que la violence des coups constatés par le médecin légiste, qui devait également assister à la reconstitution du meurtre, qui devait débuter peu avant le lever du soleil, afin de coller peu ou prou aux circonstances du meurtre commis de nuit.

A son arrivée, Isabelle Fouillot a dit espérer que cette reconstitution ferait « bouger les choses » et que face à la famille d’Alexia, Jonathann Daval serait amené à « parler davantage ».

Pour Me Jean-Marc Florand, l’un des avocats des parties civiles, qui « envisage un procès l’année prochaine » aux assises, la question de la « carbonisation (partielle) du corps » d’Alexia devait être au cœur de la reconstitution. Soit Jonathann Daval « continue de dire que ce n’est pas lui et l’on entend sa parole et dans ce cas-là ce n’est ni le loup-garou ni le Saint-Esprit, donc c’est un tiers », soit il le reconnaît « et la boucle est bouclée », a-t-il déclaré. « L’impact de la crémation sur une cour d’assises serait très négative » dans « une civilisation judéo-chrétienne où la crémation non volontaire du corps est considérée comme un sacrilège » et « une épreuve supplémentaire infligée à la famille », a-t-il relevé.

Des gendarmes patrouillent dans le bois d’Esmoulins dans lequel, le 28 octobre 2017, le corps partiellement calciné d’Alexia Daval, avait été découvert dissimulé sous des branchages. / SÉBASTIEN BOZON / AFP

Après une première phase à Gray-la-Ville, village de 900 âmes entre Vesoul et Dijon – ville où Jonathann est actuellement détenu –, le dispositif judiciaire se transportera à 5 kilomètres de là, dans le bois d’Esmoulins. C’est dans ce bois que, le 28 octobre 2017, le corps partiellement calciné d’Alexia Daval, une employée de banque de 29 ans, avait été découvert dissimulé sous des branchages.

Autre point capital qui reste à éclaircir : la violence des coups portés à Alexia. Jonathann reconnaît certes l’avoir frappée, mais minimise ses violences, qui ne cadrent pas avec les constatations médico-légales, selon une source proche du dossier.

Les explications du jeune homme, qui a multiplié les revirements depuis son interpellation trois mois après le meurtre, sont donc très attendues et chacun de ses gestes sera méticuleusement photographié et scruté, dans la perspective d’un procès aux assises où il encourra la réclusion à perpétuité.

L’affaire Daval résumée en deux minutes
Durée : 02:23