Nicolas Feuillatte, créée dans les années 1970, est la troisième marque de champagne au monde, avec 10,4 millions de bouteilles vendues en 2018. / Monica Schipper / AFP

Effervescence en Champagne. La plus importante cave coopérative de cette région, le centre Vinicole-Champagne Nicolas Feuillatte, vient de s’offrir la maison de champagne Henri Abelé. Cette acquisition, dont le montant n’a pas été dévoilé, a été annoncée lundi 17 juin.

Henri Abelé s’enorgueillit de posséder des archives datant de 1757. Une maison de négoce historique, sise au cœur de Reims, dotée de son propre réseau de caves. Sa destinée a été bousculée en 1985, lorsqu’elle est passée entre les mains du groupe catalan Freixenet, connue pour sa marque de vin effervescent, le cava. Une transaction qui, à l’époque, avait secoué le petit monde champenois.

Or, en mars 2018, l’allemand Henkell, spécialiste du prosecco et du mousseux, filiale du groupe Dr Oetker, a repris 50,67 % du capital de Freixenet, pour un montant estimé à 220 millions d’euros. Un an plus tard, il décide de céder Henri Abelé, trouvée dans la corbeille de la mariée. Une maison qui écoule 300 000 bouteilles – dont le fameux « Sourire de Reims », essentiellement chez les cavistes ou la restauration –, mais qui se trouve en pleine restructuration. Son chef de caves depuis 2007, Franck Nicaise, a quitté l’entreprise en janvier.

Christophe Juarez, directeur général de la coopérative qui regroupe 4 500 vignerons, estime acquérir « une page d’histoire de notre appellation » et pouvoir ainsi proposer une offre complémentaire « aux réseaux de distribution à la recherche de produits exclusifs à forte valeur ajoutée ». Nicolas Feuillatte, créée dans les années 1970, est la troisième marque de champagne au monde, avec 10,4 millions de bouteilles vendues en 2018.