Gary Woodland, dimanche 16 juin, sur le parcours de Pebble Beach. / Warren Little / AFP

Considéré comme l’un des plus gros « cogneurs » du circuit professionnel de golf, l’Américain Gary Woodland a remporté dimanche 16 juin son premier titre du Grand Chelem en s’adjugeant l’US Open grâce à son sang-froid et à des approches d’une diabolique précision.

Il a passé tout le 4e tour avec sur ses talons le numéro un mondial Brooks Koepka et le numéro quatre mondial Justin Rose. Mais ni le premier, pourtant vainqueur des deux dernières éditions de l’US Open, ni le second, sacré en 2013, n’ont réussi à lui faire perdre le fil.

Koepka, qui a remporté le mois dernier le Championnat PGA, son quatrième titre en huit tournois majeurs, a pourtant débuté le quatrième tour avec quatre birdies sur les cinq premiers trous. Il est même revenu à un coup de Woodland, à trois reprises, mais il ne l’a pas fait douter.

« Je me suis jamais dit que j’allais gagner ce tournoi, même quand j’étais sur le green du dernier trou, mais j’étais venu pour le gagner », a-t-il avancé, pour expliquer sa sérénité. Koepka a salué la victoire de Woodland : « J’ai bien joué, je ne pouvais pas mieux faire. Gary a tout simplement mieux joué pendant quatre jours, il mérite ce titre. »

L’une des armoires à glace du circuit

Un coup, réussi sur le trou 17, un par 3, résume l’incroyable semaine de Woodland qui a pris les commandes lors du 2e tour vendredi. Après un « tee-shot », ou premier coup, inhabituellement trop court, le 25e mondial se retrouve en fâcheuse posture. Il est en bordure du green, très excentré et loin du drapeau.

Au même moment, sur le trou 18, Koepka qui accuse alors deux coups de retard, peut réussir un birdie et réduire son retard à un coup, voire à néant s’il rentre son putt et si Woodland boucle le 17 avec un bogey. Mais le leader ne craque pas : il réussit une approche parfaite et sauve le par, tandis que Koepka rate de très peu le putt pour le birdie. Woodland a fini sa journée en beauté avec un long putt de 15 m sur le 18e et dernier trou qui lui a offert à 35 ans le quatrième titre de sa carrière, de loin le plus important.

« C’est vraiment spécial de gagner ce tournoi, surtout ici à Pebble Beach », a-t-il avoué, après avoir signé sa dernière carte de 69 (-2) pour un total de 271 (– 13), soit trois coups de mieux que Koepka (274, – 10).

Woodland, dont le meilleur résultat dans un tournoi du Grand Chelem était jusque-là sa 6e place dans le Championnat PGA 2018, a fini sa semaine avec seulement quatre bogeys, record de l’épreuve égalé.

A l’origine, il n’était pas destiné à faire carrière dans le golf, qu’il pratiquait comme loisir, mais dans le basket, comme meneur à l’adresse déroutante à trois points. Mais il n’a été recruté que par une université du Kansas qui évoluait dans la 2e division du Championnat universitaire (NCAA) et ses entraîneurs lui ont vite fait comprendre qu’il était trop petit, trop lent et trop fluet. Difficile à croire, car Woodland est désormais l’une des armoires à glace du circuit, qui propulse allégrement ses « drives » à plus de 250 m.