La Norvégienne Caroline Graham Hansen, félicitée par ses coéquipières, célèbre son but contre la Corée du Sud, lundi 17 juin, à Reims. / Alessandra Tarantino / AP

Reims (envoyé spécial)

Ambiance feutrée au Stade Auguste-Delaune de Reims. A la nuit tombée, plusieurs dizaines de spectateurs ont agité des lampions, semblables à des lucioles, dans les travées pour célébrer, lundi 17 juin, la victoire poussive (2-1) de la Norvège contre la Corée du Sud. Grâce à ce succès sans gloire, les Scandinaves ont validé leur billet pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Avec six points, elles terminent deuxièmes du groupe A, à trois unités des Bleues, qui ont battu à l’arraché (1-0) le Nigeria, à Rennes.

Après leur défaite rageante (2-1) face à l’équipe de France, le 12 juin, à Nice, les « Gresshoppene » (Sauterelles) ont souffert dans la Marne. Les joueuses du sélectionneur suédois Martin Sjögren ont même été sifflées, au coup de sifflet final, par une partie des 13 000 spectateurs tant les Sud-Coréennes, sans complexe et très spectaculaires, auraient mérité de s’imposer.

Il n’aura fallu que quatre minutes aux Norvégiennes – orphelines de leur star Ada Hegerberg, absente en France à cause d’un désaccord avec sa fédération – pour ouvrir la marque. A la suite d’une poussette sur Maria Thorisdottir dans la surface adverse, la « stratège » Caroline Graham-Hansen a bénéficié d’un penalty, qu’elle a finement transformé.

Le manque de réalisme consternant de la Corée du Sud

Sacrées championnes du monde en 1995, les Norvégiennes ont rapidement été acculées par les « Guerrières Taegeuk », battues par les Bleues (4-0) et le Nigeria (2-0) lors de leurs deux premiers matchs. Le duel perdu par Isabell Herlovsen face à la gardienne Kim Minjung (16e minute) ne saurait masquer la domination de la Corée du Sud, dont le manque de réalisme fut consternant.

En deuxième période, la Norvège a bénéficié d’un second penalty à la suite d’un tacle en retard de Kanh Chaeri (49e) sur la buteuse Caroline Graham-Hansen. Laquelle, touchée à la cuisse et contrainte de sortir, n’a pu se faire justice elle-même. C’est donc sa coéquipière Isabell Herlovsen qui a doublé la mise, en force, et mis à l’abri sa sélection.

A défaut de bien attaquer, les Norvégiennes ont bien défendu, multipliant les dégagements et les tacles musclés. La capitaine Maren Mjelde, demi-finaliste de la Ligue des champions avec Chelsea cette saison, s’est particulièrement illustrée en la matière.

Des résultats décevants depuis 2007

Doyenne de son équipe (39 ans), la gardienne norvégienne Ingrid Hjelmseth s’est, elle aussi, distinguée à plusieurs reprises mais n’a rien pu faire sur la réduction du score, à bout portant, des Sud-Coréennes. A la réception d’une subtile talonnade de Lee Geummin, Yeo Minji a inscrit le premier but de son pays dans la compétition (78e). Héroïne de sa formation devant un public acquis à sa cause, la numéro 13 n’a ensuite pas réussi à cadrer son coup de tête et a manqué d’égaliser dans les arrêts de jeu.

C’est sous les huées du public rémois que la Norvège, l’une des nations pionnières du football féminin, a célébré sa victoire fastidieuse sur la Corée du Sud, éliminée, et sa qualification pour les huitièmes de finale. Comme lors de la précédente édition au Canada, en 2015, les « Sauterelles » franchissent le premier tour et devraient affronter, le 22 juin, à Nice, le deuxième du groupe C, à savoir l’Italie, le Brésil ou l’Australie.

Finaliste malheureuse de la première Coupe du monde, en 1991, la Norvège n’a plus atteint le dernier carré depuis 2007. Et ce n’est pas en déjouant de la sorte que les « Gresshoppene » (12è au classement de la Fédération internationale de football), en pleine reconstruction, risquent d’y parvenir.