Des partisans du président Donald Trump ont campé à proximité de l’Amway Center, à Orlando, dans l’attente du rassemblement destiné à lancer la campagne pour la réélection du président. / JOE BURBANK / AP

Donald Trump s’est couché tard. Dans la nuit de lundi 17 à mardi 18 juin, il a tweeté tous azimuts. Il a surtout martelé l’un des thèmes de la campagne pour sa réélection, en 2020, dont il va donner le coup d’envoi officiel, mardi soir à Orlando, en Floride. Dans un de ses tweets tardifs, il a annoncé que « la semaine prochaine l’ICE [ pour United States Immigration and Customs Enforcement, la police aux frontières] va commencer à expulser les millions d’étrangers illégaux qui sont entrés de manière illicite aux Etats-Unis ». Le président remet sur le tapis le dossier sur lequel il a fondé son entrée en politique, il y a quatre ans.

Il s’en est aussi pris au New York Times, est revenu sur les courriels d’Hillary Clinton et les résultats de l’enquête sur l’ingérence russe avant de prédire qu’une foule record allait assister à ce meeting qui se tient… 504 jours avant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020.

Aucun suspense n’entoure le fond du discours, prévu à 20 heures heure locale (2 heures du matin à Paris) : depuis son entrée à la Maison Blanche, le président Trump est en campagne permanente pour sa réélection et n’a jamais fait mystère de sa volonté de se représenter. Qu’importent les mauvais sondages, depuis plusieurs mois il rassemble des fonds et organise des meetings dans des Etats-clés, comme le Texas, le Michigan, le Wisconsin, la Pennsylvanie ou la Floride, qui lui ont permis de l’emporter en 2016.

La Floride, clé de la réélection de ses trois prédécesseurs

Donald Trump considère le « Sunshine State » [surnom de la Floride], où il était sorti victorieux devant la candidate démocrate Hillary Clinton en 2016, comme sa seconde maison. Il se rend régulièrement dans sa résidence de Mar-a-Lago. Il sait qu’il devra, comme en 2016, l’emporter s’il veut effectuer un second mandat, à l’image de ses trois prédécesseurs : Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton.

Mardi soir, plus de 20 000 personnes sont attendues dans l’Amway Center, enceinte de l’équipe NBA des Orlando Magics. Le président américain, qui sera accompagné de son épouse, Melania, du vice-président, Mike Pence, et de Karen Pence, assure que plus de 100 000 demandes ont été enregistrées, et qu’aux abords de l’enceinte certains de ses partisans ont déjà dressé la tente pour ne rien manquer du show. A l’extérieur des écrans géants ont été installés pour que « tout le monde puisse en profiter », a tweeté le président.

Il devrait brandir les bons chiffres de ce qu’il appelle tout simplement « L’économie Trump » et agiter le spectre d’un scénario apocalyptique si un démocrate le chassait de la Maison Blanche. « Si n’importe qui d’autre que moi prend les rênes en 2020, il y a aura un Krach Boursier comme on n’en a jamais vu ! », a-t-il tweeté ce week-end.

La marée de casquettes rouges « Make America Great Again » qui devrait l’accueillir avec enthousiasme sera l’occasion pour le président d’occuper les médias, avant une séquence qui sera plus favorable à ses adversaires démocrates. Huit jours après ce show Trump, vingt candidats démocrates doivent se retrouver à Miami, quelque 300 km plus au sud, pour deux débats cruciaux dans une primaire qui s’annonce très ouverte.

Les anti-Trump entendent donner de la voix avec plusieurs rassemblements prévus dans le centre-ville. Et le désormais célèbre « Baby Trump », énorme ballon représentant Donald Trump en bébé en colère, devrait flotter dans le ciel d’Orlando pour l’occasion.