Boris Johnson, mercredi 19 juin à Londres. / Dominic Lipinski / AP

Il fait la course en tête, et creuse désormais l’écart. Le député conservateur pro-Brexit Boris Johnson a largement remporté, mercredi 19 juin, le troisième tour de vote pour la succession de la première ministre britannique Theresa May. Le ministre du développement international, Rory Stewart, a été éliminé.

Boris Johnson a remporté 143 voix des députés conservateurs, sur 313. Rory Stewart, qui avait été l’invité surprise de ce troisième tour et le chouchou des réseaux sociaux, n’a récolté que 27 voix.

Quatre candidats pour un résultat le 22 juillet

Il ne reste plus que quatre candidats en lice, selon ces résultats annoncés par le parti. Contre Boris Johnson, Jeremy Hunt (54 voix), Michael Gove (51 voix) et Sajid Javid (38 voix) tenteront de déjouer les pronostics.

La journée de jeudi sera décisive, avec les derniers tours de vote des députés conservateurs pour sélectionner les deux prétendants finalistes au poste de chef du parti tory, à qui reviendront les clefs du 10 Downing Street, où sont installés les premiers ministres britanniques, mais aussi l’épineux dossier du Brexit. Les noms des deux hommes seront ensuite soumis au vote des adhérents du parti – 160 000 personnes – pour un résultat attendu dans la semaine du 22 juillet.

Le futur chef de l’exécutif pourra alors sentir sur ses épaules tout le poids du défi qui a eu raison de Theresa May : mettre en œuvre le Brexit, repoussé au 31 octobre, dans un pays toujours profondément divisé sur la question trois ans après le référendum du 23 juin 2016.

« Merci encore une fois à mes amis et collègues pour votre soutien (...) surtout le jour de mon anniversaire ! », a réagi sur Twitter Boris Johnson, qui avait 55 ans ce mercredi. L’ancien secrétaire au Foreign Office de Theresa May, qui fut aussi maire de Londres, a les faveurs des sondages et des bookmakers.

Politicien habile et charismatique à l’ambition dévorante, Boris Johnson jouit du soutien de nombreux militants de la base du parti conservateur, qui voient en lui le chef idoine pour remettre le Brexit sur les rails. Commentant l’annonce du retrait de la première ministre, il avait déclaré que le Royaume-Uni quitterait l’Union européenne au 31 octobre prochain, « avec ou sans accord ». Hostile à la tenue d’un second référendum, il estime qu’« aucun être sensé ne viserait exclusivement une sortie sans accord » mais ajoute dans le même temps qu’« aucun être sensé n’exclurait un “no deal” ».

Face à Boris Johnson, M. Hunt veut incarner l’alternative « sérieuse » en mettant en avant ses succès d’entrepreneur, qui ont fait de lui un millionnaire, et sa longue carrière politique. M. Hunt, comme Michael Gove, estime qu’un nouveau report du Brexit pourrait être nécessaire si un accord de sortie était à portée de main. Sajid Javid, ancien banquier d’affaires, se présente lui comme le seul à disposer de l’« expérience » nécessaire pour « unir le parti » conservateur et mettre en oeuvre la sortie de l’UE.