Le Sri Krishna Medical College Hospital de Muzaffarpur, dans l’Etat indien du Bihar, est débordé par une épidémie d’encéphalite affectant les enfants. / Aftab Alam Siddiqui / AP

L’Etat du Bihar, région très pauvre du nord de l’Inde, est en alerte. Le principal hôpital de Muzzafarpur y est l’épicentre d’une épidémie d’encéphalite aiguë, qui a causé la mort de 118 enfants depuis le début du mois de juin.

Selon les études scientifiques, ces morts sont dues à une toxine présente dans les graines de litchi qui altérerait la production de glucose de l’organisme et provoquerait des hypoglycémies. Les jeunes victimes souffrent très vite d’une forte fièvre, de convulsions et de crises de vomissements. Dans la plupart des cas, sans traitement immédiat, l’issue est fatale.

« Je suis mort d’inquiétude. J’ai vu tellement de corps de jeunes enfants depuis que je suis ici », expliquait le père d’un jeune enfant hospitalisé à un journaliste de l’Agence France-Presse. Son fils de deux ans et demi « s’est brutalement évanoui avant-hier. Nous l’avons amené aussitôt. » Krimta Kumari, une jeune fille d’environ neuf ans en tee-shirt jaune assise sur les genoux de son père, a également été admise à l’hôpital. Manifestement prise de fièvre, elle est incapable de garder les yeux ouverts ou de parler normalement.

« C’est lié au milieu très pauvre »

Le même phénomène d’encéphalites mortelles s’est déjà produit dans des régions productrices de litchis au Vietnam et au Bangladesh. En 2014, la maladie avait tué 355 enfants, mais seulement 33 décès ont été à déplorer l’an dernier, selon le Hindustan Times.

« C’est lié au milieu très pauvre dans lequel vivent ces enfants », souligne le médecin à l’hôpital de Muzzafarpur, Srikant Prasad Bharti, débordé :

« Les enfants errent dehors sous la chaleur, mangent un litchi pourri ou pas assez mûr, et vont au lit le ventre vide. Cela provoque une chute brutale du taux de sucre dans le sang qui entraîne des convulsions. »

Le système de santé de l’Etat de Bihar, très pauvre, est déplorable. Il compte moins de deux professionnels de santé pour 100 000 habitants alors que la moyenne en Inde est autour de neuf, selon le quotidien Hindustan Times. « Nous faisons de notre mieux pour sauver les vies du plus d’enfants possible », explique le médecin Srikant Prasad Bharti, débordé. « Personne ne parle des enfants qui ont été soignés. C’est facile d’accuser les hôpitaux et les médecins », regrette-t-il.

La situation est rendue d’autant plus dramatique que l’Etat de Bihar, où vivent environ 100 millions de personnes, connaît une période de canicule avec des températures de 45 degrés. Cette vague de chaleur a d’ailleurs provoqué la mort de 184 personnes, dont 78 depuis samedi.