Des milliers de protestataires ont tenté d’investir le Parlement, jeudi 20 juin à Tbilissi, pour protester contre le fait qu’un député russe s’adresse à l’Assemblée géorgienne depuis le siège du président, à l’occasion d’une rencontre internationale.

Près de 10 000 personnes réclamant la démission du président du Parlement géorgien ont réussi à pénétrer dans la cour du bâtiment après avoir forcé un barrage de police antiémeute. La police les a ensuite refoulés – quelques-uns seulement essayant par la suite d’entrer dans le bâtiment.

Des dizaines de milliers de personnes s’étaient auparavant rassemblées dans le centre de la capitale géorgienne pour demander la démission du président de l’Assemblée, Irakli Kobakhidzé, après qu’un parlementaire russe s’était exprimé depuis son siège à la tribune de la chambre.

« La Russie est un occupant »

Le député communiste russe Sergueï Gavrilov s’exprimait au Parlement géorgien dans le cadre d’une rencontre annuelle de l’Assemblée interparlementaire sur l’orthodoxie, un forum de parlementaires de pays majoritairement chrétiens orthodoxes. La présence de parlementaires russes a suscité de vives protestations dans l’ex-république soviétique du Caucase, marquée par une intervention militaire russe et une brève guerre en 2008. Celle-ci a entériné la perte du contrôle de ses deux régions séparatistes prorusses d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, frontalières du territoire russe et sur lesquelles sont restées des troupes russes.

Un groupe de députés géorgiens d’opposition a demandé que la délégation russe quitte le Parlement de Tbilissi. Beaucoup de manifestants portaient des drapeaux de la Géorgie et de l’Union européenne, ainsi que des banderoles portant le slogan : « La Russie est un occupant ».

« C’est une mobilisation spontanée de Géorgiens ordinaires, cela n’a été organisé par aucun parti », a déclaré Giga Bokeria, un député du Parti européen de Géorgie (opposition), lors de la manifestation. Le milliardaire géorgien Bidzina Ivanichvili, considéré comme le véritable homme fort du pays à la tête de son parti Le Rêve géorgien, a déclaré dans un communiqué « partager pleinement l’indignation sincère des citoyens géorgiens ».