Renault et Nissan ont annoncé, jeudi 20 juin 2019, la signature d’un accord avec Waymo pour la voiture autonome. / GLENN CHAPMAN / AFP

Si l’alliance entre Renault et Nissan tangue après la sortie de route de son dirigeant historique Carlos Ghosn, que les rapports se tendent entre son successeur Jean-Dominique Senard et la direction de Nissan, les deux constructeurs alliés entendent bien aller de l’avant sur certains dossiers. Et notamment dans le véhicule autonome.

Jeudi 20 juin, Renault et Nissan ont annoncé la signature d’un accord pour « explorer les services de mobilité autonome » avec Waymo, la filiale chargée des véhicules autonomes d’Alphabet (maison mère de Google). Cet accord concerne exclusivement la France et le Japon, et pourra s’étendre ensuite à d’autres territoires, à l’exception de la Chine.

Déjà évoqué en février, ce rapprochement avec l’un des pionniers des véhicules autonome est important pour l’alliance franco-japonaise. Alors que Fiat Chrysler Automobiles ou Jaguar Land Rover fournissent déjà à Waymo certains de leurs véhicules, Renault et Nissan espèrent pousser plus loin leur partenariat.

« Dans un premier temps, il n’est pas question d’un accord de licence ou d’un achat de technologie, prévient Hadi Zablit, responsable du développement des affaires de l’alliance et chargé de ce partenariat. Nous disposons en interne du savoir-faire en la matière et nous menons déjà des expérimentations de véhicules autonomes sur routes fermées ou ouvertes, en France et au Japon. Nous voulons nous appuyer sur nos expériences respectives pour développer une offre commune. »

Des coentreprises consacrées à la mobilité autonome

Pour construire cette offre, il faut travailler sur les questions technologiques et réglementaires que pose la voiture sans conducteur. « Renault et Nissan souhaitent avant tout explorer la question liée à l’acceptabilité d’un tel service de mobilité autonome, précise M. Zablit. Il faut également avancer sur le cadre légal et réglementaire à mettre en place avant de pouvoir commercialiser de tels services. Enfin, il faut préparer techniquement l’incorporation ou non de briques technologiques de Waymo dans les modèles Renault et Nissan. »

Aujourd’hui, les Etats-Unis, le Japon ou la France n’ont pas les mêmes réglementations pour la voiture autonome. « Au Japon, par exemple, un véhicule ne peut être doté d’un lidar, qui scanne grâce à un laser l’environnement du véhicule, sur le toit, indique M. Zablit. Or, les actuels véhicules de Waymo arborent tous ce composant sur leur toit. Il faudra donc adapter l’incorporation des briques technologiques de Waymo chez Nissan. De même, en France, contrairement aux Etats-Unis, les deux roues se faufilent entre les véhicules, il faut donc bien paramétrer le véhicule pour anticiper l’évolution dans cet environnement précis. »

Pour explorer cette première étape, les deux constructeurs vont créer en France et au Japon des coentreprises consacrées à la mobilité autonome. « Après la première phase, il faudra décider quels types de véhicules seront déployés, et quel sera le montage financier à mettre en place », précise M. Zablit, qui se donne quelques années pour aboutir à une offre commerciale.