Les piétons parisiens pourront continuer à déambuler sur les quais de Seine. La piétonnisation des voies sur berge a été définitivement entérinée par la cour administrative d’appel, vendredi 21 juin. Selon l’arrêt, qui suit la décision rendue en première instance, « la maire de Paris a légalement [interdit] la circulation automobile (…) pour des motifs tenant à la protection et à la mise en valeur » de ce site, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco.

« Cette mesure de police n’est pas disproportionnée », ajoute la cour dans sa décision, rejetant ainsi « les recours en annulation » des associations et particuliers. En outre, « compte tenu de l’existence d’itinéraires alternatifs à proximité des voies sur berge et du maintien de la circulation sur les quais hauts, cette interdiction de circulation n’a pas eu pour effet de rendre impossible la traversée de Paris d’ouest en est, mais seulement de rallonger le temps de ce parcours », ajoute la cour.

Feuilleton judiciaire

Après deux années de concertation et un vote du Conseil de Paris, Anne Hidalgo avait décidé en septembre 2016 de fermer à la circulation de cette voie longue de 3,3 kilomètres en plein cœur de la capitale. Il s’agit de l’une des mesures les plus emblématiques et aussi les plus contestées de la maire dans sa politique de restriction de la place de la voiture dans la ville.

 

Sans surprise, la décision avait aussitôt été contestée devant la justice. Au total, neuf requêtes avaient été déposées par des riverains, des commerçants, des fédérations d’automobilistes, l’Association des maires franciliens ou encore le maire (Les Républicains) du 1er arrondissement de Paris, Jean-François Legaret. Elles ont toutes été rejetées.

La fermeture des voies sur berge est accusée par ses détracteurs d’avoir déplacé les bouchons et la pollution. « Les désagréments que l’arrêté cause en termes d’allongement de temps de transport, de qualité de l’air et de nuisances sonores sur les quais hauts sont limités », tranchait, cependant, le tribunal administratif de Paris dans sa décision du 25 octobre. C’est contre ce jugement qu’avait fait appel une association de défense des automobilistes requérante.

« C’est une formidable victoire collective », a réagi la maire de Paris, Anne Hidalgo. « Les Parisiennes et les Parisiens, nos enfants et petits-enfants, pourront durablement profiter de ce parc en cœur de ville, qui constitue un lieu de promenade, de loisirs mais aussi de respiration alors que le dérèglement climatique conduit à une hausse préoccupante des températures dans les métropoles. »

Dans le prolongement de cette décision de justice, la Mairie de Paris a annoncé son souhait de remplacer une voie de bitume des rives de Seine concernée, par « de la pelouse (…) à partir de 2020 ». Selon un sondage BVA rendu public jeudi 19 juin pour La Tribune, Orange, LCI et RTL, 63 % des sondés sont favorables à la piétonnisation des quais.