Le porte-avions « USS Abraham Lincoln » en mer d’Arabie, le 3 juin 2019. / Jon Gambrell / AP

Le président Donald Trump qui poursuit une politique de « pression maximum » sur l’Iran a approuvé une opération militaire devant cibler vendredi des installations iraniennes avant de se raviser et d’annuler les frappes au dernier moment, écrit le New York Times, vendredi 21 juin. Le quotidien cite des représentants de l’administration américaine ayant pris part ou étant informés des discussions.

D’après le journal, le président américain a validé une offensive contre un éventail de cibles iraniennes, telles que des radars ou des batteries de missiles, puis s’est ravisé alors que les avions de chasse avaient décollé et les navires de guerre s’étaient mis en position. Aucun missile n’a été tiré, avant que l’opération ne soit annulée, à 19 h 30, heure de Washington (1 h 30 du matin, à Paris), a déclaré un membre de l’administration, cité par le journal. La Maison Blanche et le Pentagone ont refusé de commenter l’information.

Le New York Times ajoute ne pas savoir à l’heure actuelle si une offensive américaine contre l’Iran est toujours programmée, indiquant ne pas avoir établi si Donald Trump avait changé d’avis ou si le revirement était dû à des interrogations stratégiques ou logistiques.

Successions d’incidents

Les craintes de confrontation directe entre Washington et Téhéran ont été ravivées jeudi après que l’Iran a abattu un drone RQ-4 Global Hawk américain se trouvant selon lui dans son espace aérien, près du détroit d’Ormuz, ce que contestent les Etats-Unis. L’Iran affirme disposer de preuves « irréfutables » montrant que le drone américain a abattu jeudi était entré dans son espace aérien.

La tension ne cesse en effet de monter entre les deux pays depuis les attaques, attribuées par Washington à Téhéran, contre deux tankers alors qu’ils naviguaient en mer d’Oman près du détroit d’Ormuz, un passage maritime stratégique à l’échelle mondiale.

Les élus du Congrès appellent à la prudence

Le chef de la majorité du Sénat, le républicain Mitch McConnell, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, le chef de la minorité démocrate du Sénat, Charles Schumer et le chef de la minorité républicaine de la Chambre, Kevin McCarthy et les présidents et membres des comités du renseignement et des forces armées de la Chambre et du Sénat, ont été informés, jeudi, à la Maison Blanche de la situation. Le chef de file de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a cosigné un communiqué appellent les Etats-Unis à réagir de manière « mesurée » face à l’Iran.

Mardi, après l’annonce de l’envoi de mille militaires supplémentaires dans la région pour faire face au « comportement hostile » de Téhéran, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avait déclaré : « Nous devons être prêts à répondre à toute menace de l’Iran », a-t-il ajouté, tout en assurant que « le président Trump ne (voulait) pas la guerre » avec l’Iran.

Interdiction de survol

Dans une note d’urgence diffusée jeudi soir, l’aviation civile américaine (FAA) a interdit aux compagnies aériennes américaines de survoler le détroit d’Ormuz et le golfe d’Oman.

La compagnie United Airlines a pour sa part suspendu les vols prévus depuis l’aéroport de Newark, dans le New Jersey, à destination de Bombay, en Inde, car ils empruntent l’espace aérien iranien.