Au lendemain d’un vaste rassemblement dans les rues de Hongkong, la police locale a annoncé, samedi 23 juin, ouvrir une enquête contre les manifestants qui, vêtus de noir et armés de parapluies, ont bloqué la veille son quartier général pour exiger la démission de la chef du gouvernement du territoire. « La police a fait preuve de la plus grande tolérance à l’égard des manifestants qui se sont rassemblés devant le quartier général mais leur manière d’exprimer leurs revendications est devenue illégale, irrationnelle et déraisonnable », a-t-elle affirmé dans un communiqué.

« La police enquêtera de façon rigoureuse sur ces activités illégales », a-t-elle ajouté. Selon elle, une soixantaine d’appels d’urgence n’ont pu être traités à cause du blocage. Treize membres du personnel de la police ont été « envoyés à l’hôpital pour être soignés », a-t-elle par ailleurs affirmé, sans préciser les raisons de ces hospitalisations.

Vendredi, des milliers de personnes se sont massées devant le quartier général de la police pour exiger la démission de la chef de l’exécutif pro-Pékin Carrie Lam, la libération des manifestants arrêtés et une enquête sur la répression musclée des rassemblements par la police, au cours de la plus grave crise traversée par l’ex-colonie britannique depuis des dizaines d’années. Les manifestants ont mené diverses actions de désobéissance civile dans la ville vendredi – blocage temporaire d’une grande artère, rassemblements dans plusieurs administrations –, semblant vouloir prendre de court les autorités.