Les tensions restent fortes entre l’Iran et les Etats-Unis. L’armée iranienne a averti Washington samedi 22 juin que la moindre attaque contre son territoire aurait, selon elle, des conséquences dévastatrices pour les intérêts américains dans la région. « Tirer une balle en direction de l’Iran mettra le feu aux intérêts de l’Amérique et de ses alliés », a ainsi déclaré le général de brigade Abolfazl Shekarchi, porte-parole de l’état-major conjoint des forces armées iraniennes dans un entretien à l’agence Tasnim.

« Aujourd’hui, la situation régionale est à l’avantage de l’Iran », a ajouté l’officier. « Si l’ennemi - en particulier l’Amérique et ses alliés dans la région - fait l’erreur de tirer une balle vers la poudrière sur laquelle repose l’Amérique, alors ses intérêts prendront feu », a-t-il prédit. « L’Amérique, ses intérêts et ceux de ses alliés seront consumés par ce feu », a assuré le général Shekarchi, pour qui « le but de l’ennemi », en particulier Israël, « est de désarmer l’Iran ».

Le président américain Donald Trump a affirmé vendredi avoir annulé à la dernière minute des frappes contre l’Iran pour éviter un lourd bilan humain, tout en maintenant ses menaces de représailles contre Téhéran qui avait abattu la veille un drone américain.

Un diplomate britannique dépêché en Iran dimanche

Andrew Murrison, secrétaire d’état pour le Moyen-Orient, se rendra en Iran dimanche, a fait savoir le ministère britannique des Affaires étrangères. « En cette période de tensions régionales exacerbées et cruciale pour l’avenir de l’accord nucléaire, cette visite est une opportunité pour un dialogue plus ouvert, franc et constructif avec le gouvernement iranien », dit le Foreign Office dans un communiqué diffusé samedi.

« Murrison plaidera en faveur d’une désescalade urgente dans la région, il exprimera les préoccupations du Royaume-Uni et de la communauté internationale concernant le comportement régional de l’Iran et sa menace de cesser de se conformer à l’accord nucléaire auquel le Royaume-Uni reste pleinement attaché », ajoute-t-il.

Décidés à sauver l’accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015, que les Etats-Unis ont dénoncé trois ans plus tard, les signataires européens ont promis la mise en place d’un dispositif censé compenser les sanctions américaines, mais le programme a pris du retard et Téhéran juge leurs efforts insuffisants.

Le 8 mai, la République islamique leur a donné 60 jours pour mettre leurs promesses en œuvre, faute de quoi elle menace de ne plus respecter les dispositions de l’accord.