Plus d’un an après son arrivée au pouvoir, le premier ministre éthiopien peine à endiguer la montée des violences. Son gouvernement a affirmé, samedi 22 juin, qu’une tentative de « coup d’Etat » avait été perpétrée par un « groupe armé » dans la région autonome d’Amhara, dans le nord-ouest du pays.

« La tentative de coup dans l’Etat régional d’Amhara est contraire à la Constitution et vise à saborder la paix chèrement acquise dans la région », a fait savoir dans un communiqué le bureau du premier ministre Abiy Ahmed. « Cette tentative illégale doit être condamnée par tous les Ethiopiens et le gouvernement fédéral a toutes les capacités pour vaincre ce groupe armé. »

Le premier ministre n’a fourni aucun détail sur cette attaquesurvenue dans un des neuf Etats autonomes d’Ethiopie et deuxième région la plus peuplée du pays, dirigé par le président régional Ambachew Mekonen.

Des tensions interethniques récurrentes

Un journaliste présent à Bahir Dar, la capitale régionale, a dit à l’Agence France-Pierre (AFP) que des coups de feu ont été entendus peu après le coucher du soleil et se sont poursuivis plusieurs heures durant. La fusillade s’est ensuite calmée, a-t-il rapporté.

Depuis son arrivée au pouvoir en avril 2018 après deux ans de troubles en Ethiopie, le premier ministre Abiy Ahmed s’est efforcé de démocratiser le pays en légalisant des groupes dissidents, en réprimant les atteintes aux droits humains et en améliorant la liberté de la presse. Il s’est également lancé dans un programme de réformes économiques.

Mais il doit faire face à des tensions interethniques récurrentes, généralement liées à la possession des terres et à l’utilisation des ressources, qui dégénèrent souvent en violences dans ce pays de plus de 100 millions d’habitants.