Près d’un mois avant la destruction d’un drone américain par l’Iran le 20 juin, un autre incident aurait déjà opposé les deux Etats. Téhéran a fait état, dimanche 23 juin, d’un précédent incident impliquant « l’intrusion » d’un drone d’attaque « espion » américain dans son espace aérien le 26 mai.

Dans un message sur Twitter, le ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif affirme que le drone en question était un « MQ9 » (code du drone de surveillance et d’attaque américain Predator B). Le ministre publie avec son tweet une « carte de l’itinéraire du drone espion MQ9 à la date du 26 mai 2019 », qui offre un relevé précis de l’évolution d’un appareil ce jour-là entre 19 h 12 et 9 secondes, et 22 h 52 et 7 secondes, sans préciser de référentiel horaire.

Selon ce document, l’appareil est entré dans l’espace aérien iranien, situé au-dessus des eaux territoriales iraniennes, au large d’Assalouyeh, port de la côte sud de l’Iran, à 20 h 29 pour n’en ressortir qu’entre 21 h 03 et 21 h 29, après avoir reçu un « avertissement » de l’Iran aux alentours de 20 h 30. Le drone aurait ensuite reçu deux autres « avertissements » entre 21 h 31 et 21 h 33, alors qu’il s’approchait de nouveau très près de la frontière maritime iranienne.

Les Etats-Unis conseillent à l’Iran de ne pas confondre « prudence » et « faiblesse »

Ce message du ministre iranien des affaires étrangères intervient dans un contexte de fortes tensions entre Washington et Téhéran. Dimanche matin, le conseiller à la sécurité nationale du président américain John Bolton a averti l’Iran avant une rencontre à Jérusalem avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. « Ni l’Iran ni aucun autre acteur hostile ne devrait confondre prudence et retenue de la part des Etats-Unis avec de la faiblesse », a-t-il déclaré.

« Nos forces armées sont prêtes à agir », a-t-il ajouté, au lendemain de l’annonce par Donald Trump de nouvelles sanctions « majeures », dès lundi, contre l’Iran.

L’Iran a abattu jeudi un drone américain qui se trouvait selon lui dans son espace aérien, ce que dément Washington, provoquant ainsi une vive réaction du président américain qui a affirmé que Téhéran avait commis une « énorme erreur ». Vendredi, Donald Trump a affirmé avoir annulé à la dernière minute des frappes de représailles contre trois sites iraniens pour éviter un lourd bilan humain.

L’état-major américain a affirmé que le drone n’avait « violé l’espace aérien iranien à aucun moment durant sa mission ». Selon le commandement central des forces américaines, le drone a été abattu par un missile sol-air iranien au-dessus du détroit d’Ormuz.