Nouveau départ pour la Société protectrice des animaux (SPA). Après des années de crise et valse des dirigeants, la principale association française de protection animale dispose désormais à sa tête d’une équipe plus solide, et bénéficiant de l’appui des adhérents. Samedi 22 juin, l’assemblée générale a en effet accordé son soutien à Jacques-Charles Fombonne, qui était jusqu’à présent son président par intérim.

L’ancien général de gendarmerie avait été coopté au conseil d’administration au printemps 2018, puis en avait pris la présidence quelques jours plus tard, à la suite de la démission inattendue de la précédente présidente, Natacha Harry.

Un an après avoir ainsi été parachuté à la présidence d’une association qu’il ne connaissait pratiquement pas, Jacques-Charles Fombonne bénéficie à présent d’une légitimité claire. Samedi, la liste qu’il conduisait a recueilli 61 % des suffrages, lors d’une élection à laquelle ont participé 3 565 personnes. Cette liste a obtenu 6 élus sur 9 au conseil d’administration. Une « très belle victoire », s’est immédiatement réjoui l’ex-gendarme.

Revanche

Les trois listes concurrentes envoient chacune un représentant au conseil : Céline Ravenet, Thierry Bedossa et Isabelle Hallot. Ancienne directrice du refuge d’Hermeray (Yvelines), Céline Ravenet avait été licenciée pour faute grave par la direction de la SPA en mai 2018, pour avoir fait tuer des chiens jugés dangereux sans avoir respecté le protocole prévu.

A ses yeux, cependant, cette éviction était surtout liée à son conflit avec la présidente Natacha Harry, qui n’aurait pas supporté que Céline Ravenet ait connu son heure de gloire médiatique en orchestrant l’adoption par Emmanuel et Brigitte Macron d’un labrador croisé griffon noir, Nemo. C’est ce qu’elle relate dans son récent livre N’abandonnez jamais ! (L’Archipel, 218 pages, 17 euros, mai 2019).

En entrant au conseil, Céline Ravenet estime aujourd’hui tenir sa revanche. « Avec elle, le conseil de la SPA ne devrait donc plus être une chambre d’enregistrement, il y aura une opposition déterminée », se réjouit Henri Barbe, l’un des adhérents les plus critiques à l’égard de la gestion passée.

« Pillage »

Sans « révolutionner » la SPA, Jacques-Charles Fombonne entend continuer à remettre de l’ordre dans cette association qui emploie 660 salariés et 4 000 bénévoles. Depuis mars, il peut s’appuyer sur un nouveau directeur général, Guillaume Sanchez, le précédent ayant été licencié pour faute.

L’équipe désormais aux commandes aimerait que la plus ancienne structure française de protection des animaux ne soit plus associée à des polémiques et des scandales, mais aux adoptions, à la lutte contre la maltraitance animale et contre la tauromachie. Le passé risque cependant à tout moment de se rappeler au bon souvenir de l’association, tant d’actions en justice et d’enquêtes diverses sont en cours. Dès le 4 juillet, la cour d’appel de Paris doit se pencher à nouveau sur le « pillage de la SPA » dénoncé par certains adhérents, dont Henri Barbe.