Le manque de certitude sur son authenticité a notamment joué dans la décision de l’Etat de ne pas se porter acquéreur. / ERIC CABANIS / AFP

Le tableau Judith et Holopherne attribué au Caravage, qui devait être mis en vente aux enchères jeudi 27 juin à Toulouse, a été cédé de gré à gré à un acheteur étranger, a annoncé la maison de ventes Labarbe, mardi 25 juin. Le tableau, « estimé 100 à 150 millions d’euros », va « donc quitter le sol français », souligne un communiqué de presse de la maison de ventes.

L’accord « est couvert par un engagement de confidentialité pour ce qui concerne le prix et l’identité de l’acheteur », a précisé la maison toulousaine Labarbe, qui avait découvert la toile dans un grenier toulousain, en 2014.

« Nous avons reçu une offre qu’il était impossible de ne pas transmettre aux propriétaires du tableau. Le fait que cette offre provienne d’un collectionneur proche d’un grand musée a convaincu le vendeur de l’accepter », souligne, dans le communiqué, l’expert en tableaux français Eric Turquin, à qui l’œuvre avait été soumise quelques jours après sa découverte. « Nous avons le devoir d’accepter la décision de notre client vendeur », ajoute le commissaire-priseur Marc Labarbe.

L’authenticité en question

Après sa découverte, l’Etat français avait classé en 2016 la toile « trésor national », empêchant sa vente à l’étranger jusqu’en novembre 2018. Mais l’Etat avait finalement laissé s’écouler le délai au cours duquel il pouvait l’acquérir. Le manque de certitude sur son authenticité a notamment joué dans la décision de l’Etat de ne pas se porter acquéreur.

L’authenticité du tableau a divisé les experts internationaux. Si la plupart d’entre eux y voyaient la main du Caravage, le grand maître du clair-obscur, d’autres ont émis des doutes, y voyant une copie du peintre flamand Louis Finson (1580-1617), qui a peint plusieurs toiles dans le style caravagesque.