La députée de l’Oise Agnès Thill, le 25 juin à Paris. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Après la mise en garde, l’exclusion. La députée de l’Oise Agnès Thill a été exclue mercredi 26 juin de La République en marche (LRM) pour « avoir tenu des propos polémiques sur les réseaux sociaux et également par voie de presse à propos du projet du gouvernement d’ouvrir la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes », annonce le parti dans un communiqué.

« Il n’y a rien dans le dossier qui justifie une exclusion, a réagi mercredi après-midi Mme Thill. Cela s’appelle un délit d’opinion. C’est scandaleux. (…) Le parti sectaire c’est nous, nous en avons la démonstration (…), c’est uniquement mes pensées différentes sur la “PMA pour toutes” qui valent mon exclusion. »

Après ses propos contre la PMA, l’élue avait déjà été « mise en garde » en février par la commission des conflits du parti présidentiel notamment pour des propos concernant un supposé « lobby LGBT à l’Assemblée nationale ». Elle avait également comparé les « femmes seules » qui souffrent de ne pas avoir d’enfants et veulent bénéficier de la PMA à des « droguées »

Elle a de nouveau été reçue par la même commission après de nouvelles déclarations controversées. En avril, reprenant un article du journal Têtu qui faisait part du « coming out médiatique » du secrétaire d’Etat Gabriel Attal sur son homosexualité et son désir de paternité, Mme Thill avait écrit sur Twitter : « Au moins la couleur est annoncée. #bioéthique en juin. »

« Procès d’intention »

Le 5 juin, dans une interview publiée dans le magazine L’Incorrect, fondé par des personnalités naviguant entre la droite et l’extrême droite, l’ex-directrice d’école a en outre affirmé que la future révision des lois de bioéthique, qui prévoit l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, « restera dans l’histoire comme celle qui aura évincé les pères de la naissance et de l’éducation des enfants ».

« Ces propos sont préjudiciables à la cohésion du mouvement et nuisent à son image, alors que l’ouverture de la PMA va faire l’objet dans les semaines qui viennent de débats à l’Assemblée nationale, a expliqué LRM dans son communiqué. La commission [des conflits] relève également que la fréquence et le caractère pernicieux des propos de Mme Agnès Thill génèrent et nourrissent une agressivité qui portent atteinte à la sérénité du débat. »

Mardi, à la sortie de son audition qui a duré près de deux heures, Mme Thill a estimé subir un « procès d’intention » et a indiqué qu’elle porterait le dossier en justice si elle était exclue de LRM, ce qui est désormais chose faite.