C’est à l’issue de longues batailles que le Nutri-Score a été mis en place par la France en octobre 2017 et par la Belgique en 2018. Facultatif, ce système d’étiquetage permet d’évaluer, à l’aide d’une échelle de couleurs (du vert au rouge) et de lettres allant de A à E, les qualités nutritionnelles des céréales, pizzas, biscuits, plats cuisinés, etc., de les comparer et d’identifier le plus équilibré, le moins gras, le moins sucré et le moins salé.

Le calcul prend en compte, pour 100 grammes de produit, la densité énergétique (apport calorique en kJ, kilojoule), la teneur en acides gras saturés, en sucres simples et en sel, à limiter, et la teneur en nutriments et aliments à favoriser tels que fibres, protéines, fruits et légumes. Il donne ensuite un score au produit, lui attribuant une lettre et une couleur. Tous les produits transformés peuvent être ainsi étiquetés, à quelques exceptions près (herbes aromatiques, thés, cafés…).

Les additifs présents dans les aliments ne sont pas pris en compte

Les produits non transformés comme les fruits et légumes frais ou le poisson frais ne sont pas concernés, de même que les boissons alcoolisées. La méthode de calcul a été adaptée pour tenir compte des spécificités de certaines familles d’aliments comme les matières grasses ajoutées (beurre, huile), les fromages ou les boissons, précise le site du Programme national nutrition santé Mangerbouger.fr. En revanche, les additifs présents dans les aliments ne sont pas pris en compte.

Les pouvoirs publics se proposent ainsi d’orienter le consommateur « vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle, plus favorables à sa santé ». C’est d’ailleurs ce qu’avait montré une étude publiée en septembre 2018 dans la revue PLoS Medicine. Menés par l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm, université Paris-XIII, INRA, CNAM), en association avec le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC-OMS), ces travaux avaient mis en évidence que ceux qui mangent régulièrement des aliments mal notés par le Nutri-Score avaient un risque augmenté de 7 % d’avoir un cancer. Cette probabilité accrue était plus particulièrement observée pour le cancer colorectal, des voies aérodigestives supérieures et de l’estomac, du poumon chez les hommes, du foie et du sein (postménopause) chez les femmes.

Ces travaux vont dans le même sens que des études récentes observant le lien entre les aliments ultratransformés (AUT) et les troubles métaboliques, l’obésité, le diabète ou le cancer. Or, une large part des aliments les moins bien notés par le Nutri-Score sont des AUT.