Un commandant de police, responsable départemental de la sécurité intérieure (DGSI) des Ardennes, a été mis en examen, samedi 22 juin, pour « viols par personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions », « agressions sexuelles », « consultation habituelle de sites pédopornographiques » et « détention d’images pédopornographiques », a annoncé, mercredi, le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette. Il a été immédiatement placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.

Le 5 avril, une jeune femme, âgée d’une vingtaine d’années, avait déposé plainte à Reims contre ce commandant de police de 57 ans « pour des faits de viols et agressions sexuelles subis lorsqu’elle avait 17 ans, dans les Ardennes », a expliqué le procureur lors d’une conférence de presse au palais de justice. « Aucune enquête n’a été ouverte pour violation du secret-défense », a précisé M. Bourrette.

Selon la plaignante, « elle est entrée en contact en décembre 2015 » avec ce policier « pour des motifs strictement professionnels », mais, courant 2016, il aurait « abusé d’elle à trois reprises (…) sous la contrainte physique et morale », « dans son bureau », mais « aussi à l’occasion d’une virée en forêt », dans les Ardennes, a-t-il ajouté, confirmant des informations révélées par L’Ardennais.

Un « spécialiste de la manipulation »

Placé en garde à vue jeudi, l’homme « a reconnu avoir réalisé des attouchements de nature sexuelle sur la plaignante, à plusieurs reprises », mais « toujours de manière consentie ». Des affirmations contradictoires avec les SMS échangés entre l’accusé et la plaignante. Selon France 3 Grand-Est, « dans certains messages, la jeune femme mentionnait le mot “viol”. Le fonctionnaire avait alors présenté ses excuses et reconnu qu’il n’aurait pas dû agir avec elle de la sorte ». Lors de sa garde à vue, le commandant avait également admis que « la plaignante n’avait manifesté aucun plaisir ou désir particulier, restant muette » lors des attouchements, précise le média. Il s’était dit amoureux de la jeune femme, tout en indiquant qu’elle était pour lui « comme [sa] fille ».

Ce n’est pas la première fois qu’il a des relations sexuelles avec des mineures. Les enquêteurs ont relevé des similarités dans le profil de ces jeunes femmes, « à savoir une forme de fragilité qui avait pu être exploitée par ce commandant, qui se disait lui-même un spécialiste de la manipulation », a indiqué le procureur. « Les enquêteurs s’interrogent également sur les cas d’une autre mineure âgée d’une dizaine d’années, à la fin des années 1990 », indique, par ailleurs, France 3 Grand-Est.

Des « investigations techniques » sur les ordinateurs et téléphones de l’accusé ont, en outre, mis en évidence « de très nombreuses connexions sur des sites Internet pédopornographiques » et un « téléchargement massif d’images à caractère pédopornographique parfaitement explicites ».