Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron (deuxième à gauche), lors de son audition au Sénat le 25 juillet. / THOMAS SAMSON / AFP

La menace de sérieux ennuis judiciaires s’éloigne pour Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron. Le parquet de Paris a décidé de classer sans suite l’enquête ouverte pour faux témoignage du haut fonctionnaire devant la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla. Gérard Larcher, le président du Sénat, avait fait un signalement au procureur de la République en mars 2019 pour des soupçons de parjure lors des deux auditions de M. Strzoda.

Dans un communiqué publié jeudi 27 juin, Rémy Heitz, le procureur de Paris, a expliqué que le directeur de cabinet avait bien fait, devant les sénateurs, « une description incomplète des attributions d’Alexandre Benalla au cours de son audition du 25 juillet 2018 ». Patrick Strzoda avait assuré que l’ex-chargé de mission, accusé d’avoir molesté des manifestants le 1er mai 2018 place de la Contrescarpe à Paris, n’exerçait que des fonctions restreintes au sein du palais présidentiel, minimisant la place manifestement très importante que le jeune homme de 26 ans avait prise dans le dispositif élyséen.

Le parquet a cependant fait valoir que le directeur de cabinet avait également remis au Sénat, le 10 octobre, une note décrivant de manière exhaustive, cette fois-ci, les missions de M. Benalla. « L’ensemble de ces éléments ne permet donc pas de caractériser une altération de la vérité destinée à tromper la mission d’information », conclut Rémy Heitz dans son communiqué.

« Nouvel examen » pour Benalla et Crase

Le parquet se veut plus prudent sur les signalements effectués à l’encontre d’Alexandre Benalla et de Vincent Crase pour suspicion de faux témoignage et, concernant uniquement le premier, pour non-accomplissement des obligations déclaratives auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

Rémy Heitz estime que ces allégations recoupent en grande partie les enquêtes judiciaires aujourd’hui ouvertes à l’encontre des deux hommes par qui le scandale est arrivé :

« Le signalement mettant en cause M. Alexandre Benalla et M. Vincent Crase fera, par conséquent, l’objet d’un nouvel examen à la lumière des éléments qui auront été rassemblés dans le cadre de ces procédures judiciaires lorsque celles-ci seront terminées. »

Enfin, concernant les deux autres personnes citées dans le signalement, mais pas directement mises en cause, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, et Lionel Lavergne, à l’époque chef du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), le parquet de Paris a estimé qu’aucune infraction susceptible de leur être imputée n’avait été relevée. Un poids en moins pour l’Elysée dans une affaire qui embarrasse le Palais depuis bientôt un an.

L’affaire Benalla résumée en 5 minutes
Durée : 05:31

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