Avec Disney Hachette Presse, Unique Heritage Media va mettre la main sur des mastodontes de la presse pour enfants : l’entreprise vend plus de 12 millions de magazines par an en France / Andrew Burton / AFP

Le groupe français de médias pour enfants Unique Heritage Média est sur le point de racheter Disney Hachette Presse (DHP), l’éditeur du Journal de Mickey et de Picsou Magazine, auprès de ses actionnaires, Lagardère et le groupe Disney.

Dans un communiqué diffusé vendredi 28 juin, Unique Heritage Media a précisé avoir entamé des négociations exclusives en vue de racheter DHP à Lagardère (actionnaire de DHP à hauteur de 49 %) et à The Walt Disney Company (qui détient les 51 % restants de la coentreprise), pour un montant non divulgué.

Groupe spécialisé dans la presse jeunesse

Si la transaction aboutit, elle permettra à Unique Heritage Media de renforcer considérablement son mini-empire dans la presse jeunesse, où il est en concurrence avec des groupes comme Bayard.

UHM, spécialisé au départ dans les applications pour enfants, livres et jeux éducatifs, s’est développé dans la presse jeunesse en 2015 en rachetant le groupe Fleurus, éditeur de publications emblématiques comme Papoum, Abricot, Je lis déjà ou Le Monde des ados.

Avec Disney Hachette Presse, il va mettre la main sur des mastodontes de la presse pour enfants : l’entreprise vend plus de 12 millions de magazines par an en France, avec des marques et licences ultra connues (Le Journal de Mickey, Picsou Magazine, Mickey Junior, Disney Princesses…).

Recentrage de Lagardère

Pour Lagardère, cette cession s’inscrit dans la volonté de recentrage sur les activités d’édition et de distribution dans les lieux de voyage (aéroports, gares, etc.) opérée par son dirigeant, Arnaud Lagardère.

Dans ce cadre, le groupe a déjà cédé la plupart de ses activités dans la presse et les médias. Il a ainsi vendu au groupe du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky ses magazines (Elle, Version Femina, Art & Décoration, Télé 7 Jours, France dimanche, Ici Paris et Public), et ses radios en Europe centrale et orientale.

Il s’est également séparé de ses sites web (Doctissimo, Boursier.com, BilletReduc…) et de sa participation de 42 % dans Marie Claire. Et tout récemment, Lagardère a annoncé la vente au groupe M6 de ses chaînes pour enfants et musicales (Gulli, TiJi, Canal J, MCM…).

Il lui reste encore à trouver un repreneur pour sa filiale de production cinématographique et audiovisuelle, Lagardère Studios, qu’il prévoit de vendre d’ici à la fin de l’année.

En revanche, Arnaud Lagardère a réaffirmé à plusieurs reprises qu’il n’était pas question de vendre Europe 1, malgré l’effondrement de ses audiences, et ses derniers fleurons dans la presse écrite, le JDD et Paris Match.

Ces activités résiduelles ont donc été regroupées dans un pôle « News » en principe à l’abri du plan de cession. Arnaud Lagardère a toutefois laissé entendre, lors d’une rencontre avec des salariés, qu’il pourrait céder ses radios musicales (Virgin Radio et RFM) si jamais il recevait une « offre dithyrambique ».

Une stratégie assumée entièrement par Arnaud Lagardère. Jeudi, sur son compte Instagram, le patron a publié une ancienne photo sur laquelle il apparaît à côté de son père, Jean-Luc Lagardère, mort il y a treize ans, accompagnée du message : « Comme on s’était dit je redirige ton groupe vers ses domaines les plus solides, et je lâche rien. Je le sens bien. On en reparlera un jour, tu seras fier ! ».