Le ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a fait savoir lundi 1er juillet que l’Iran avait dépassé la limite imposée depuis 2015 à ses réserves d’uranium enrichi, selon l’ISNA (Iranian Students News Agency), agence de presse semi-officielle. « Sur la base des informations en ma possession, l’Iran a dépassé la limite des 300 kg » d’uranium faiblement enrichi, a expliqué M. Zarif. Téhéran avait annoncé ce dépassement avant la communauté internationale.

« Nous considérons que c’est notre droit (d’agir ainsi) dans le cadre (de ce que permet) le JCPOA » (l’acronyme anglais du plan d’action global commun, nom officiel de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015), a déclaré le ministre.

Le franchissement de ce seuil autorisé de 300 kg a également été annoncé à Vienne par une source diplomatique. « Il y a eu un dépassement », a révélé cette source ayant requis l’anonymat, sans pouvoir préciser la hauteur du dépassement.

Un contexte tendu avec les Etats-Unis

En riposte à la décision du président américain, Donald Trump, de sortir son pays unilatéralement de ce pacte en mai 2018 et de réimposer des sanctions contre l’Iran, Téhéran avait annoncé le 8 mai qu’elle ne se sentait plus tenue par deux seuils fixés par l’accord : celui imposé à ses réserves d’eau lourde (130 tonnes) et celui limitant son stock d’uranium faiblement enrichi (300 kg).

Téhéran menace aussi de reprendre, à partir du 7 juillet, des activités d’enrichissement d’uranium à un taux supérieur au degré maximal fixé par l’accord (3,67 %) et de relancer son projet de construction d’un réacteur à eau lourde à Arak (centre) si les autres Etats inclus dans cet accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) ne l’aident pas à contourner les sanctions américaines.