Attaque sur Kaboul le 1er juillet. / Rahmat Gul / AP

Des responsables afghans et des talibans vont se rencontrer à partir de dimanche au Qatar pour tenter une nouvelle fois de parvenir à un règlement politique et de mettre fin à la présence militaire américaine, ont annoncé lundi 1er juillet des responsables allemands et américains.

Le président américain Donald Trump a par ailleurs affirmé dans un entretien diffusé lundi qu’il comptait garder une « très forte » présence du renseignement en Afghanistan après le retrait des troupes américaines, qualifiant ce pays de « Harvard pour terroristes ».

Six personnes ont été tuées lundi et des dizaines d’autres blessées, dont une cinquantaine d’écoliers, par l’explosion d’une voiture piégée conduite par un kamikaze, suivie de l’irruption d’hommes armés dans un bâtiment du centre de Kaboul, une attaque revendiquée par les talibans.

L’Allemagne, qui co-organise les discussions avec le Qatar, a indiqué que les responsables afghans présents seraient là « en leur qualité personnelle et sur un pied d’égalité ».

Tentative échouée

Les talibans refusent de négocier avec le président Ashraf Ghani et une précédente tentative de ramener les deux parties à la table des discussions a échoué après un désaccord sur les participants.

L’Allemagne, qui joue un rôle-clé dans le soutien international au gouvernement afghan, et le Qatar, qui a des contacts avec les talibans, ont indiqué avoir envoyé des invitations pour un dialogue à Doha dimanche et lundi.

Les responsables afghans « participeront seulement en leur qualité personnelle et sur un pied d’égalité », a déclaré Markus Potzel, le représentant spécial allemand pour l’Afghanistan et le Pakistan, dans un communiqué publié lundi par les Etats-Unis. « L’Afghanistan est à un moment crucial où il a l’opportunité de faire des progrès vers la paix », a-t-il ajouté. « Une composante essentielle de tout processus menant vers cet objectif sera un échange direct entre Afghans », a-t-il encore dit.

Chercher le consensus

Zalmay Khalilzad, le négociateur américain qui a tenu plusieurs rounds de discussions avec les talibans, principalement au Qatar, a affirmé que le dialogue était une partie essentielle de tout accord de paix.

« S’accepter les uns les autres, chercher le consensus et accepter de résoudre les différends politiques sans violence, c’est ce que l’on doit apprendre de la tragédie des 40 dernières années », a dit M. Khalilzad, en référence aux conflits qui déchirent l’Afghanistan depuis l’invasion soviétique de 1979.

Depuis samedi, des discussions de paix sont de nouveau en cours à Doha entre les insurgés afghans et des représentants américains.

Elles portent sur quatre points principaux : le retrait des troupes américaines, l’assurance que l’Afghanistan ne servira pas de refuge à des groupes insurgés voulant attaquer d’autres pays, un dialogue inter-afghan et un cessez-le-feu permanent.

Si les deux parties semblent s’accorder sur les deux premiers points, les insurgés freinent sur les deux suivants.