Un attaque avait déjà eu lieu sur Tajoura le 29 juin. / MAHMUD TURKIA / AFP

Près de 40 migrants ont été tués et plus de 70 autres blessés mardi 2 juillet dans une frappe aérienne contre leur centre de détention dans la banlieue de la capitale libyenne Tripoli, a indiqué à l’AFP un porte-parole des services de secours. « Il s’agit d’un bilan préliminaire. Le bilan pourrait s’aggraver », a ajouté ce porte-parole, Osama Ali. Selon lui, 120 migrants étaient détenus dans le hangar qui a été atteint de plein fouet par la frappe.

Plusieurs corps gisaient sur le sol du hangar où sont détenus les migrants, tandis que les ambulances se précipitaient sur place, selon la même source. Des responsables du centre ont attribué le raid aux forces du maréchal Khalifa Haftar, faisant état de dizaines de morts.

Sur son compte Twitter, le bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit « extrêmement préoccupé » par des informations sur des frappes aériennes contre le centre de détention de Tajoura, et « sur la mort de réfugiés et de migrants ».

Pas de revendication

La frappe contre le centre des migrants n’a pas été revendiquée mais des médias pro-Haftar ont fait état mardi soir d’une « série de raids aériens » à Tripoli et Tajoura.

Les agences de l’ONU et organisations humanitaires rappellent régulièrement leur opposition à ce que les migrants arrêtés en mer soient ramenés en Libye, en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, et où ils se retrouvent placés « en détention arbitraire » ou à la merci de milices.

Leur situation est devenue plus critique depuis le début de l’offensive militaire le 4 avril du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen, pour conquérir Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale.

La mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) a maintes fois exprimé son inquiétude sur le sort d’environ 3 500 migrants et réfugiés « en danger dans des centres de détention situés près de zones d’affrontements ».