L’IGPN a été saisie à la suite de la mort d’un homme de 52 ans, victime d’un arrêt cardiaque alors qu’il était expulsé avec sa famille de leur logement dans la cité HLM de Bellevue à Chambéry, a déclaré, jeudi 4 juillet, le parquet.

Des policiers du commissariat de Chambéry sont venus mercredi assister l’huissier dans l’expulsion de cette famille qui ne payait pas son loyer, en application d’une décision de justice, a expliqué à l’Agence France-Presse le procureur de la République Thierry Dran, confirmant une information du Dauphiné libéré.

Le père de famille a refusé d’obtempérer, s’est énervé, a commencé à insulter les fonctionnaires qui ont dû appeler des renforts, a affirmé M. Dran. Les policiers ont alors traîné l’homme, victime d’un malaise, jusqu’à la voiture.

Il était en arrêt cardio-respiratoire à l’arrivée des pompiers, peu après 15 heures et est décédé peu après. Les inspecteurs de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) étaient attendus sur place jeudi matin, a fait savoir M. Dran, qui a ouvert une enquête déterminer les causes de la mort.

De lourds antécédents cardiaques

Des témoins ont fait état d’une scène assez violente. Simone, 88 ans, la voisine du rez-de-chaussée dans ce petit immeuble qui compte sept appartements, a dit à l’AFP « avoir encore dans les oreilles les cris abominables » du père de famille et de la plus jeune de ses filles lors de la scène.

Elle a également confirmé avoir croisé la mère de famille l’an dernier, qui lui avait dit que son mari était à l’hôpital, pour un problème cardiaque et qu’il était « très malade ». Selon elle, le dernier enfant de la famille est actuellement en couveuse à l’hôpital.

Un voisin interrogé par Le Parisien assure, de son côté, que la victime « a dit qu’il ne se sentait pas bien » pendant l’expulsion. Selon le journal, des témoins rapportent que le père de famille a été traîné de force dans l’escalier, et qu’il avait déjà mentionné « porter un pacemaker » lors de deux précédentes expulsions. Un autre voisin a expliqué avoir prévenu les policiers que l’homme « avait déjà fait des crises cardiaques ». Une autopsie devait être réalisée dans la journée, selon M. Dran.