La police et les douanes de Gibraltar, assistées d’un détachement de la marine royale britannique, ont arraisonné le pétrolier tôt jeudi 4 juillet à environ quatre kilomètres au sud de Gibraltar. / MARCOS MORENO / AP

Téhéran a demandé à Londres la « libération immédiate » du Grace 1, pétrolier iranien battant pavillon panaméen, arraisonné au large de Gibraltar et dénonce l’interception du navire comme un acte de « piraterie ».

La requête iranienne a été présentée jeudi soir à l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Téhéran, à l’occasion de sa convocation au ministère des affaires étrangères, détaille un communiqué publié vendredi 5 juillet, affirmant que le navire-citerne arraisonné jeudi l’avait été « dans les eaux internationales ».

La police et les douanes de Gibraltar, assistées d’un détachement de la marine royale britannique, ont arraisonné le pétrolier tôt jeudi à environ quatre kilomètres au sud de Gibraltar.

Violation des sanctions visant Damas et tensions avec l’Iran

Gibraltar n’a pas précisé l’origine du pétrole, mais selon la publication spécialisée dans le transport maritime Lloyd’s List, ce pétrolier aurait chargé en Iran en avril avant de faire le tour de l’Afrique et de rentrer en Méditerranée, où il a été intercepté jeudi alors qu’il faisait route pour la Syrie, selon Gibraltar.

Le navire iranien est soupçonné de livrer du pétrole à la Syrie, en violation des sanctions contre Damas. Selon le ministre des affaires étrangères espagnol, Josep Borrell, l’opération aurait eu lieu à la suite d’une « demande adressée par les Etats-Unis au Royaume-Uni ». L’arraisonnement du pétrolier est une « excellente nouvelle », a commenté le conseiller à la sécurité nationale américain, John Bolton, sur Twitter, sans confirmer que les Etats-Unis avaient demandé l’interception de ce navire.

Damas est la cible depuis le début du conflit, en 2011, de sanctions internationales, qui touchent notamment son secteur pétrolier. Selon Damas, le secteur des hydrocarbures syrien a subi depuis 2011 des pertes estimées à 74 milliards de dollars.

L’opération survient quelques jours après l’annonce du dépassement par Téhéran de la limite imposée à ses réserves d’uranium faiblement enrichi, sur fond de tensions exacerbées avec Washington qui font craindre un embrasement dans la région du Golfe.