La ministre française de la défense Florence Parly à Chama, au sud du Liban, le 2 juillet 2019. / ANWAR AMRO / AFP

La ministre française des armées Florence Parly est arrivée lundi 8 juillet à Bangui pour une visite officielle en Centrafrique, en proie à des violences persistantes malgré un accord de paix signé en février, a constaté une journaliste de l’AFP.

Mme Parly doit s’entretenir avec le président Faustin-Archange Touadéra et la ministre centrafricaine de la défense Marie-Noëlle Koyara « pour évoquer la situation sécuritaire et les efforts de la communauté internationale pour y faire face sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine », selon le ministère français des armées. Au menu des discussions figurent « les démarches entreprises par la France auprès de l’ONU pour assouplir l’embargo sur les armes et faciliter l’équipement des forces armées centrafricaines chargées de restaurer l’autorité de l’Etat centrafricain ».

La France, qui était intervenue en République centrafricaine entre 2013 et 2016 (opération « Sangaris ») pour faire cesser les violences, a remis en décembre 2018 1 400 fusils d’assaut aux Forces armées centrafricaines (FACA), après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU, tout comme la Russie, qui a fait une entrée remarquée dans cet ancien « pré carré » français en livrant des armes aux FACA début 2018.

Violations quotidiennes de l’accord de paix

La ministre française assistera également lundi à la prise de commandement par la France de la mission EUTM-RCA (European Union Training Mission), qui œuvre à la formation des FACA. La France compte aujourd’hui quelque 300 soldats français en Centrafrique, qui mènent des actions de formation des forces armées nationales et assurent si nécessaire un appui à la force de l’ONU, la Minusca, qui compte 13 000 hommes.

La Centrafrique, une ancienne colonie française de 4,5 millions d’habitants classée parmi les pays les plus pauvres au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion Séléka. Dans ce pays où l’Etat ne contrôle qu’une maigre partie du territoire national, les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l’or et le bétail.

L’accord de paix de Khartoum, signé en février entre quatorze groupes armés et le gouvernement, est le huitième conclu depuis 2013. Or des violations de l’accord de paix sont commises chaque jour par des groupes armés, avertissait fin juin au Conseil de sécurité l’émissaire de l’ONU pour ce pays, Mankeur Ndiaye.